Thèse en cours

Connectivité et Directionnalité au sein des réseaux épileptogènes

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Auteur / Autrice : Ali Sahiri
Direction : Christian BenarFabrice Bartolomei
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INS - Institut de Neurosciences des Systèmes

Résumé

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L'épilepsie est une pathologie neurologique chronique caractérisée par des activités électriques anormales au sein de réseaux épileptogènes. Ces activités se manifestent sous forme de crises récurrentes invalidantes et parfois résistantes aux traitements chez certains patients. Dans un contexte pré-chirurgical, l'identification des nœuds du réseau, définis par les régions impliquées dans la production et la propagation des activités épileptiques ictales (lors des crises), ou « zone épileptogène » (ZE), est un objectif déterminant afin d'obtenir une issue favorable au traitement de la pathologie et libérer le patient des crises. Dans ce cadre, des efforts ont été réalisés dans la compréhension de l'organisation spatio-temporelle des réseaux épileptogènes, et en particulier la quantification mathématique des liens entre les noeuds de la zone épileptogène, c'est-à-dire leur connectivité. Cette mesure est assez bien définie pendant les crises, notamment par des mesures basées sur la corrélation linéaire (r) et non-linéaire (h2). Elles jouent un rôle crucial dans l'évaluation pré-chirurgicale en aidant à identifier la zone épileptogène, ce qui permet de libérer les patients des crises dans 60 à 70 % des cas. Cependant, la pertinence de ces mesures de connectivité pour la période inter-ictale (entre les crises) reste à définir. Il est donc pertinent de se demander comment l'analyse de cette période pourrait améliorer les résultats obtenus à partir des données ictales. Cependant, cette analyse présente des défis méthodologiques et physiopathologiques. D'une part, les signaux enregistrés durant la période inter-ictale sont très différents de ceux observés pendant les crises, et varient selon la méthode d'enregistrement utilisée (SEEG, MEG, EEG). De plus, les relations entre les nœuds des réseaux sont controversées en fonction des méthodes de mesure de connectivité (PDC, DTE, DTF, h2). D'autre part, les liens entre les périodes ictale et inter-ictale sont complexes, rendant l'analyse encore plus difficile. Celle-ci revêt pourtant une importance cruciale car la période inter-ictale représente l'état prédominant du cerveau en dehors des rares crises, et celui qui est principalement étudié sur les données non invasives telles que l'EEG à haute résolution (EEG HR) et la MEG. De plus, un aspect très important de la connectivité est la définition de la directionnalité des liens : quelles sont les régions « leaders » des interactions et quelles sont les régions « suiveuses ». Cette définition est pourtant très importante pour identifier précisément les régions à retirer lors de l'opération. Une meilleure définition de la région leader permettrait de minimiser la résection, en déconnectant la région initiatrice des crises, et d'améliorer le pronostic chirurgical. Ce projet vise à identifier la meilleure méthode pour caractériser la directionnalité des réseaux inter-ictaux, afin de mieux localiser la zone épileptogène afin de réduire ou de supprimer la survenue de crises suite à l'acte chirurgical. La première étude déterminera, en utilisant des données SEEG et MEG, quelle méthode (PDC, DTF, DTE ou h2) définit le mieux la directionnalité inter-ictale et la comparera à celle observée pendant les crises, pour évaluer comment cette correspondance peut être corrélée à un pronostic chirurgical favorable. La deuxième étude analysera la directionnalité dans des modèles de masses neurales épileptogènes simulés in silico à partir de données réelles de patients, en les comparant aux mesures connues de connectivité. La troisième observera l'évolution des réseaux inter-ictaux avant et après stimulation cérébrale profonde (DBS) afin d'identifier si l'évolution des réseaux inter-ictaux est corrélée chez les patients répondeurs des DBS.