Thèse en cours

Dynamique de systèmes auto gravitants proches du seuil d'instabilité

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Auteur / Autrice : Anwar El Rhirhayi
Direction : Julien Barre
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mathématiques
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : Mathématiques, Informatique, Physique Théorique et Ingénierie des Systèmes - MIPTIS
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IDP - Institut Denis Poisson

Résumé

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Les galaxies et amas globulaires contiennent un grand nombre de constituants élémentaires, et sont donc en général décrits de façon statistique, par des équations cinétiques : les équations de type Vlasov-Jeans sont pertinentes sur les échelles rapides, induites par le champ gravitationnel moyen, tandis que les équations de Landau, ou Balescu-Lenard décrivent l'évolution sur des échelles beaucoup plus lentes, sous l'effet des fluctuations du champ gravitationnel (Binney-Tremaine). La gravité présente une spécificité : l'interaction attractive tend à favoriser des instabilités, comme celle de Jeans. Il est donc particulièrement important de comprendre les équations cinétiques au voisinages des seuils d'instabilités : ce sera le thème général de la thèse. Plusieurs questions seront abordées : - Les coefficients de l'équation de Balescu-Lenard divergent lorsque le système approche d'une instabilité, ce qui indique que cette description n'est plus la bonne. Par quoi faut-il la remplacer ? Une première approche de cette question sera possible en stage de M2. -Une fois équipé d'une théorie cinétique entièrement régularisée, le doctorant l'utilisera quantitativement pour (i) contraindre la relaxation astrophysique proche de l'instabilité de Jeans (Magorrian2022) et (ii) comprendre la redistribution des orientations orbitales autour d'un trou noir supermassif (Fouvry+2019 ). Ici, l'accent astrophysique sera mis sur le rôle crucial joué par l'amplification collective dans les systèmes proches de la stabilité marginale. À quelle vitesse un système stellaire peut-il vraiment relaxer ? -La relaxation orbitale est intrinsèquement un processus stochastique. De ce point de vue, on peut utiliser la théorie des grandes déviations pour caractériser pleinement la probabilité de fluctuations à mesure que l'évolution se produit. En s'appuyant sur Feliachi+2023, le doctorant étudiera les déviations dynamiques dans des systèmes marginalement stables, c'est-à-dire lorsque les effets collectifs ne peuvent être négligés. En fin de compte, cela offrira de nouveaux moyens de contraindre les transitions de phase qui se produisent dans les galaxies spirales (voir, par exemple, De Rijcke+2019). Quelle est la probabilité de ces excursions dynamiques brusques et irréversibles ? -Contrairement aux plasmas, les amas stellaires supportent généralement une gamme finie de fréquences orbitales. Par exemple, la présence d'une fréquence de résonance Lindblad interne maximale dans les disques galactiques est cruciale pour la capacité de survie de la barre interne du disque. Mais cette particularité conduit également à la présence de coupures de branches dans la fonction de réponse linéaire du cluster (Barre+2013). En conséquence, les fluctuations associées dans l'amas ne décroissent que de manière algébrique dans le temps, c'est-à-dire beaucoup plus lentement que les modes de Landau amortis. Quelle est l'importance des coupures de branches dans le spectre stationnaire des fluctuations thermiques des amas stellaires ? Il s'agit d'une thèse de physique théorique et astrophysique, avec une composante numérique. Le travail sera coencadré avec Jean-Baptiste Fouvry, de l'Institut d'Astrophysique de Paris.