Sécurité et enjeux de puissances dans le Golfe de Guinée (1975-1991): le Togo, le Ghana, le Nigeria, la Côté d'ivoire, le Bénin, face à la Guerre Froide.
| Auteur / Autrice : | Maxime Hatterer |
| Direction : | Regine Perron |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Histoire |
| Date : | Inscription en doctorat le 19/09/2024 |
| Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Arts, Humanité, Sciences Sociales |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : AGORA - Laboratoire de recherche civilisation, identités culturelles, textes et francophonies |
Mots clés
Résumé
La sécurité régionale du golfe de Guinée dans les années 1980 a été profondément marquée par une combinaison de défis internes et externes. À la fin de la Seconde mondiale, les protestations face à la domination européenne anglaise et française grandissent en Afrique de l'Ouest. Le Ghana devient le premier pays à accéder à l'indépendance en 1957. De nombreux pères fondateurs des nations de l'Afrique de l'Ouest consolident leur régime durant les années soixante. Désormais indépendants, les nouveaux États nations de la région (le Nigeria, le Togo, le Ghana, le Bénin et la Côte d'Ivoire) cherchaient à établir leur souveraineté, leur place sur la scène internationale, à gérer leurs ressources naturelles, tout en naviguant dans un contexte international complexe dominé par la guerre froide. Or, au début des années 1980, la guerre froide est marquée par un regain de tensions, avec cet épisode qu'on a appelé « la guerre fraîche ». Les efforts de coopération régionale, notamment avec la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) créée en 1975, et les initiatives pour sécuriser les routes maritimes étaient présents, mais souvent limités par des contraintes économiques et politiques. Cependant, les luttes internes pour le pouvoir ont laissé des traces durables sur la stabilité régionale. Les tensions ethniques et les conflits frontaliers étaient récurrents, exacerbés par des frontières héritées de l'époque coloniale qui ne tenaient pas compte des divisions ethniques et tribales. La Guerre Froide a également eu un impact décisif sur l'avenir de cette région dans les années 1980. D'un côté, les superpuissances (États-Unis et URSS) cherchaient à gagner des alliés dans le Golfe de Guinée, de l'autre la France et l'Angleterre s'efforçaient de garder leur influence sur leurs anciennes colonies. Certains pays de la région ont reçu des aides économiques via de grandes institutions internationales (FMI, Banque Mondiale), ce qui a pu aggraver les conflits internes ou régionaux. Ces aides étaient conditionnées par des intérêts géopolitiques des donateurs. Dans les années 1980, une des priorités de la CEDEAO et des Etats du Golfe de Guinée concerne les menaces sur la sécurité maritime, avec l'essor de la piraterie et des vols à main armée en mer. Le cur de ce projet de recherche est de replacer pleinement les enjeux sécuritaires du Golfe de Guinée dans son contexte international, au-delà des seuls enjeux de décolonisation, aussi bien du point de vue institutionnel, multilatéral (ONU, OTAN) que d'un point de vue diplomatique. C'est aussi adopter une approche qui ne soit pas uniquement régionale. Les Etats de la région cherchent à trouver leur place dans cette guerre froide, à l'heure où les tensions se font de plus en plus persistantes avec la Guerre Fraîche. Les relations internationales du Golfe de Guinée dans les années 1980 sont complexes et multidimensionnelles, influencées par les rivalités de la Guerre froide, et les défis de la construction nationale et de la gestion des ressources naturelles. Ce projet doctoral, c'est aussi tâcher de comprendre comment les enjeux de sécurité régionale dans le Golfe de Guinée ont évolué durant les années 1980 dans le contexte de la guerre froide, et quels rôles ont joué les acteurs étatiques (régionaux et internationaux) et non étatiques (organisations internationales et régionales) dans la réponse et l'implantation des stratégies de sécurité.