Thèse en cours

Espace public et droit pénal

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Auteur / Autrice : Paul Pinoteau
Direction : François Fourment
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Privé
Date : Inscription en doctorat le 02/10/2024
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais

Résumé

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L'espace public est le domaine privilégié d'exercice de certains droits et de libertés, telles que la liberté d'aller et venir, la liberté de circulation, la liberté d'expression, sans omettre la liberté et le droit d'y « être », aux autres, comme à soi. Le droit pénal est la branche du droit ayant pour objet traditionnel la prévention et la répression des infractions. Il renvoie à des dispositions de fond, comme de forme ou procédure, au premier rang desquelles, dans l'espace public, les moyens de constater les infractions, d'en rechercher les auteurs et d'en rassembler les auteurs : interpellation, contrôle d'identité, « flagrant délit », filature, surveillance, prise de cliché photographique, géolocalisation, notamment en temps réel, « IMSI-catcher »… Le sujet intéresse donc la situation dans laquelle l'usage abusif d'un droit ou liberté est révélé ou commis dans l'espace public. Cette situation est nécessairement caractérisée lorsque l'infraction que sanctionne cet usage abusif comprend, au nombre de ses conditions préalables ou éléments constitutifs, celui d'être commis dans l'espace public. Parmi de nombreux exemples possibles : l'ivresse publique, la dissimulation du visage dans l'espace public, l'exhibition sexuelle, les infractions liées à la conduite d'un véhicule, les infractions associées aux manifestations, les infractions de presse… Elle l'est également lorsqu'une infraction est commise dans l'espace public, nonobstant le fait qu'aucune condition préalable ou élément de commission de caractère public ne soit requis pour sa constitution, comme un vol à l'arraché ou un fait de trafic de stupéfiant. Elle l'est enfin dans des situations procédant d'une articulation juridique plus fine entre normes d'essences différentes, en l'occurrence, entre police administrative et droit pénal. Par exemple, la police administrative subordonne le droit de circuler au volant d'un véhicule à deux conditions principales d'autorisation préalable, celle, pour le conducteur, d'être titulaire d'un permis de conduire et celle, pour le véhicule, de circuler, que justifie le certificat d'immatriculation. Ce régime de police administrative fonde le pouvoir de contrôle de situation de l'autorité publique, lequel peut révéler, certes des infractions en violation de ces autorisations administratives préalables, mais également d'autres, liées à la conduite d'un véhicule (en état d'imprégnation alcoolique, par exemple), ou détachées de la conduite d'un véhicule (comme la détention d'une arme). A contrario, la question peut se poser de savoir ce qui fonde le contrôle d'identité d'un individu reprochable d'aucun comportement. Ses droit et liberté d'« être » dans l'espace public, piéton, sur un trottoir, ne sont subordonnés à aucune autorisation administrative préalable. D'autres dispositifs de pure police administrative, à l'instar de la vidéosurveillance, tendant à la prévention des troubles à l'ordre public, démontrent aussi un intérêt pour la constatation des infractions et l'identification de leur auteur. L'intérêt du sujet est double. En premier lieu, il fera ressortir que la notion d'espace public n'est pas unitaire. En second lieu, rapporté à la circonstance de publicité, le sujet mettra à l'épreuve la ratio legis et les valeurs sociales sous-tendues, telles que la tranquillité et la sécurité publiques, l'ordre public, les bonnes mœurs, les « exigences minimales de la vie en société » ou « (bien-)vivre-ensemble », la liberté de communication des idées et opinions dans une société démocratique