Laïcité et citoyenneté : l'école républicaine et la question de la neutralité

Secularism and citizenship: the republican school and the question of neutrality

• Auteur / Autrice : Thibaut Héry
• Direction : Florent Guenard
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
• Etablissement(s) : Paris 12
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LIS - Lettres Idées Savoirs

Mots clés

Mots clés libres

Laïcité

École

Neutralité

Citoyenneté

République

Secularism

School

Neutrality

Citizenship

Republic

Résumé

L'idée de ce travail philosophique, en prise avec le droit, l'histoire et les sciences humaines, est de prendre pour objet la question de savoir ce que peut être la laïcité à l'école, au regard de la formation morale du citoyen et de la construction de la nation. L'un des principaux obstacles, justifiant un travail important de conceptualisation est l'état de confusion des multiples concepts en usage (souvent communs aux différentes doctrines) et qui tendent à faire écran à la réflexion : laïcité (ou laïque), neutralité, séparation, sécularisation (ou sécularisme), tolérance, prosélytisme, émancipation, liberté de conscience, liberté de culte (ou religieuse), ordre public (matériel et immatériel), principe ou valeur de la république. Il semble que cette confusion ne tient pas uniquement au fait linguistique d'une multiplication des abus des termes, des usages fautifs liés à la vie publique, mais relève d'une difficulté philosophique à élaborer un concept de laïcité qui servirait de matrice à une « éducation républicaine », éducation ayant une prétention à l'universalité et à la neutralité, mais pouvant basculer dans une logique d'exclusion (intolérance) et de paternalisme, dans des sociétés marquées par le pluralisme des conceptions du bien. L'intérêt de s'intéresser au milieu scolaire est que celui-ci permet moins facilement la solution consistant à tenir séparés la morale et le droit (neutralité étendue) : il est plus délicat de défendre l'idée qu'éduquer à la citoyenneté consiste uniquement à rendre capable d'obéir aux lois. La question est donc de savoir dans quelle mesure l'exigence de neutralité, sur quoi est appuyée la laïcité, est pensable au sein de l'école républicaine, lorsqu'il s'agit de former la citoyenneté.

The idea of ​​this philosophical work, in touch with law, history and the human sciences, is to take as its object the question of knowing what laïcité can be at school, with regard to the moral training of the citizen and nation building. One of the main obstacles, justifying significant conceptualization work, is the state of confusion of the multiple concepts in use (often common to different doctrines) and which tend to screen reflection: laïcité (or laïque), neutrality, separation, secularization (or secularism), tolerance, proselytism, emancipation, freedom of conscience, freedom of worship (or religious), public order (material and immaterial), principle or value of the republic. It seems that this confusion is not only due to the linguistic fact of a multiplication of abuses of terms, of wrongful uses linked to public life, but is due to a philosophical difficulty in developing a concept of secularism which would serve as a matrix for a ''republican education”, education with a claim to universality and neutrality, but which can fall into a logic of exclusion (intolerance) and paternalism, in societies marked by the pluralism of conceptions of the good. The interest in focusing on the school environment is that it less easily allows the solution consisting of keeping morality and law separate (extended neutrality): it is more difficult to defend the idea that educating for citizenship consists only to make capable of obeying the laws. The question is therefore to know to what extent the requirement of neutrality, on which secularism is based, is thinkable within the republican school, when it comes to forming citizenship.