Thèse en cours

Les quartiers populaires et la « Politique de la Ville » à l'épreuve de la métropolisation : entre pratiques des acteurs institutionnels et réception des habitant.es. Étude comparée de cinq quartiers populaires de Montpellier : Mosson; Petit-Bard – Pergola; Pas-du-Loup – Val-de-Croze – Paul Valéry; Saint-Martin – Tournezy; Gély – Figuerolles.

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Auteur / Autrice : Laura Morlet
Direction : Isabelle Berry-chikhaouiValérie Lavaud letilleul
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ART-DEV - Acteurs, Ressources et Territoires dans le Développement

Résumé

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Cette thèse propose de croiser trois thèmes scientifiques : les quartiers populaires, la Politique de la Ville et la métropolisation. En s'intéressant aux quartiers populaires, la thèse s'inscrit dans un enjeu de société fort. Les quartiers populaires sont au cœur de nombreux débats dans l'actualité. Les politiques publiques jouent un rôle majeur dans l'avenir de ces quartiers stigmatisés et de leurs habitant.es. Dans cette recherche, la métropolisation est travaillé sous l'angle du processus de concentration des populations, des pouvoirs et des activités dans une ville. Ce processus mène les villes à la recherche d'attractivité qui les place en concurrence avec d'autres villes, à diverses échelles. La Politique de la Ville est une politique française de rééquilibrage territorial, créée à la fin des années soixante-dix, qui repose sur un principe de solidarité urbaine. Elle s'applique non pas à une ville dans son ensemble mais est ciblée sur les quartiers populaires. Les quartiers populaires sont quant à eux souvent des quartiers de grands ensembles, construits dans les années soixante et soixante-dix. La thèse s'intéresse en particulier aux quartiers classés prioritaires de la Politique de la Ville, c'est-à-dire ceux où s'applique la Politique de la Ville. La question principale de recherche est comment la métropolisation travaille la Politique de la Ville et plus largement les quartiers populaires. Pour cela deux entrées sont adoptées : celle des pratiques institutionnelles et celle de la réception habitante. Le choix a été fait de mener une étude comparée de cinq quartiers populaires de Montpellier : Mosson; Petit-Bard – Pergola; Pas-du-Loup – Val-de-Croze – Paul Valéry; Saint-Martin – Tournezy; Gély – Figuerolles. La recherche fait appel à plusieurs disciplines, telles que la géographie urbaine critique, la géographie sociale, l'urbanisme, l'aménagement et l'architecture. Elle repose en effet sur trois notions théoriques : la métropolisation et la fabrique urbaine ; la réception sociale ; et la notion d'habiter. La thèse propose de vérifier l'hypothèse selon laquelle les politiques publiques sont en décalage avec les attentes des habitant.es, leurs pratiques et leurs représentations. Pour cela, la démarche adoptée est à la fois pluriscalaire, diachronique et comparative. Pluriscalaire, d'abord, puisque nous allons nous intéresser aux quartiers en eux-mêmes mais également à l'échelle de la métropole et à l'échelle nationale (échelle de conception de la Politique de la Ville). Ensuite, une démarche diachronique pour étudier les trajectoires et les évolutions 1) de la politique métropolitaine ; 2) de la Politique de la Ville dans les quartiers populaires et 3) des quartiers étudiés et leurs représentations. Enfin, une démarche comparative basée sur cinq quartiers populaires de Montpellier classés quartiers prioritaires de la Politique de la Ville, qui correspondent à quatre idéaux-types (un grand ensemble emblématique de la Politique de la Ville, un quartier stigmatisé post-rénovation urbaine, un quartier de faubourg ancien en gentrification et deux quartiers excentrés mais dans un secteur en pleine mutation). La comparaison est justifiée par le fait que chaque quartier est différent dans la mise en œuvre de la Politique de la Ville, mais également différent dans leur intégration dans la dynamique métropolitaine. La comparaison sera focalisée sur la réception habitante de la dynamique de métropolisation et de la dynamique de la Politique de la Ville. La thèse vise une dimension opérationnelle forte. En effet, les quartiers populaires restent très stigmatisés ; une stigmatisation qui est partagée par les professionnels de l'aménagement. L'enjeu est donc de faire changer le regard sur les quartiers populaires pour parvenir à penser autrement les politiques publiques et améliorer leur efficacité dans les quartiers populaires, notamment à travers une reconnaissance de leurs habitant.es comme des citoyen.nes à part entière.