Évaluation et modélisation psychologique et processuelle de la honte chez les personnes concernées par les hallucinations acoustico-verbales (HAVs)
Auteur / Autrice : | Marine Merenciano |
Direction : | Catherine Bortolon |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie clinique et pathologique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de Psychologie/Personnalité, Cognition, Changement social |
Equipe de recherche : Axe Clinique et processus cognitifs |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
De par son caractère transdiagnostique (Waters & Fernyhough, 2017) et sa fréquence en population générale (Larøi, 2012), la compréhension et la prise en charge des HAVs représentent aujourd'hui un enjeu majeur. En effet, bien que le vécu et le regard portés sur ce phénomène soient très dépendants de la culture (Luhrmann et al., 2015) et des personnes, l'entente de voix reste pour un grand nombre des personnes concernées un handicap dans le fonctionnement de la vie de tous les jours et impacte largement leur qualité de vie. À ce jour, l'efficacité des prises en charge proposées est limitée. Pour certains, les prises en charge impactent la qualité de vie en raison des effets secondaires (e.g traitement médicamenteux), ont un faible étayage scientifique concernant leur efficacité (e.g prise en charge non médicamenteuse) ou présentent des résultats d'efficacité très variables en fonction des personnes. De plus en plus de travaux proposent d'expliquer la variabilité dans le développement et l'expression des HAVs par la présence de traumatisme dans l'enfance (Varese et al., 2012). Les expériences traumatiques constitueraient ainsi un facteur de vulnérabilité au développement et au maintien de différents troubles psychopathologiques et, plus précisément, des HAVs (Pinto‐Gouveia et al., 2014). Cette influence serait médiée par la présence du sentiment de honte (Bortolon & Raffard, 2019; Carden et al., 2020) fréquemment associé aux expériences traumatiques (McCarthy-Jones, 2017; McLean & Foa, 2017). Plus précisément, des études récentes suggèrent que la honte aurait un impact sur l'émergence et le maintien de l'expérience d'entente de voix par le biais de la mémoire autobiographique (intrusions) et de la mémoire sémantique personnelle (schéma négatif; autocritique) (Bortolon et al., 2023). Néanmoins, afin de proposer des prises en charges empiriquement fondées et ciblant les mécanismes dysfonctionnels dans la relation entre honte et HAVs, l'identification des mécanismes impliqués dans ses relations reste un enjeu majeur. Ce projet de thèse a ainsi pour premier objectif d'investiguer le rôle de la honte comme processus sous-jacents le développement et le maintien des HAVs. Ces objectifs seront remplis par deux études à méthodologie mixte impliquant des entretiens qualitatifs et des questionnaires recueillis auprès des personnes concernées par l'entente de voix (étude 1 et 2). Ces deux études permettront une modélisation plus précise des liens entre les HAVs et la honte. D'autre part, ce projet vise à évaluer l'efficacité d'une prise en charge de la honte et de ses effets sur l'expérience d'entente de voix (étude 3). L'étude utilisera un design expérimental avec plusieurs cas uniques de type ABAB (ligne de base, intervention, follow-up, intervention) incluant des lignes de base multiples et suivant les recommandations de Kazdin (2010). Ces résultats permettront d'accroître la littérature existante sur les facteurs de développement et de maintien des HAVS, en plus de proposer de nouvelles pistes de prise en charge pour la pratique clinique des professionnels accompagnant les personnes souffrant d'HAVs.