La restitution des biens culturels africains par les grandes puissances muséales
Auteur / Autrice : | Asena Poyrazer |
Direction : | Delphine Placidi-frot, Frédérique Coulee |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit, Economie, Management |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IEDP - Institut d'Etudes de Droit Public |
Référent : Faculté de droit, économie, gestion |
Mots clés
Résumé
Les grandes puissances muséales comptent dans les collections de leurs musées de grandes quantités de biens culturels africains. La France, la Belgique et l'Allemagne, anciennes puissances coloniales, sont particulièrement concernées. Des demandes de restitution ont parfois été présentées par les États nouveaux dès leur indépendance ; le principe d'inaliénabilité du patrimoine culturel leur a été opposé avec constance. Le droit international positif ouvre bien peu de perspectives pour que ces revendications prospèrent, du moins en termes de responsabilité internationale. Les pillages et les expéditions scientifiques ont longtemps été pratiquées, ont contribué à la constitution des collections des musées sans que le droit international n'y trouve à redire. La protection des biens culturels en cas de conflit armé est codifiée dans la Convention de La Haye de 1954, soit bien longtemps après que ces biens ont rejoint les collections des musées. On comprend dès lors que la restitution des biens culturels africains soit largement restée casuistique. En France notamment, les quelques restitutions qui ont été consenties ont fait l'objet de négociations spécifiques même si le discours du président Macron à Ouagadougou le 28 novembre 2017, en annonçant dans un délai de cinq ans des « restitutions temporaires ou définitives du patrimoine culturel africain en Afrique » a provoqué d'immenses espoirs et pourrait être suivi d'évolutions significatives. D'autres perspectives favorables à la restitution des biens culturels en Afrique pourraient être ouvertes par une meilleure reconnaissance des droits culturels, la population du continent n'ayant pas accès à son patrimoine culturel. Une analyse approfondie s'impose spécialement alors que plusieurs États ont construit des musées qui pourraient accueillir ces biens. Les restitutions supposent quoi qu'il en soit des adaptation des droits internes du droit de l'État qui accepte de se séparer du bien comme de celui qui le reçoit qui méritent une analyse systématique de nature à nourrir la réflexion pour envisager les restitutions futures.