(Re)penser la frontière à travers les mort·es de la migration : une dynamique de gouvernance violente qui s'étire spatialement et temporellement.
Auteur / Autrice : | Sidonie Moreau |
Direction : | Anne-Laure Amilhat szary |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Geographie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, Laboratoire des sciences sociales |
Equipe de recherche : Justice sociale |
Résumé
Cette recherche doctorale interroge les dynamiques frontalières que les mort·es de la migration semblent traduire. À partir d'une approche construite autour de la géographie critique, cette recherche doctorale s'inscrit à l'intersection des Critical Borders/Migration/Death Studies dans l'objectif de contribuer à la compréhension du régime frontalier européen qui se déploie dans un « continuum de violence » (Faret, 2020 ; Krause, 2015), y compris dans l'espace-temps post-mortem (Kobelinsky, 2020 ; Squire 2017). Ce qui permet d'entrevoir la frontière et les violences sur un temps long. Questionner les enjeux autour de ces mort·es permet en effet de saisir le continuum de la violence des politiques migratoires et d'analyser les violences induites par le régime frontalier qui s'exerce jusque dans, voire après la mort, admettant de cette manière une vision transcendante spatialement et temporellement de la notion de frontière. Il s'agira de considérer la violence comme inhérente au régime frontalier, qui la banalise (Mbembe, 2023) et crée des « espaces de normalisation de la mort violente » (Kobelinsky, 2017). Cette approche permet ainsi de penser les espaces frontières en y incluant les mort·es de la migration et les espaces que leurs corps sans vie dessinent. Ma recherche cherchera donc à définir les types de violences post-mortem à l'uvre, leur signification dans la hiérarchisation des vies - notamment celles qu'on laisse dans l'ombre -, les différent·es acteur·ices de la frontière qui agissent à la fois au niveau local, national et international, puis à cartographier ces territoires post-mortem.