Thèse en cours

Décryptage de la voie photosynthétique de Halorhodospira halophila

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Auteur / Autrice : Emmanuella Serwaa
Direction : Barbara Schoepp-cothenetJean Alric
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Microbiologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : BIP - Bioénergétique et Ingénierie des Protéines
Equipe de recherche : BIP - E9 - Evolution de la bioénergétique

Résumé

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Halorhodospira halophila, une bactérie phototrophe obligatoire et anaérobie stricte, est une « bactérie soufrée violette », ce qui signifie qu'elle utilise l'oxydation des composés soufrés comme donneurs d'électrons pour alimenter sa photosynthèse anoxygénique. Très peu d'informations sur la voie photosynthétique de ce membre de la famille des Halorhodospiracea sont actuellement disponibles et le projet de doctorat vise à déchiffrer son mécanisme précis. Seules trois études sur cette famille de γ-protéobactéries [D'Ermo, G. et al. (2024), Lieutaud, C. et al. (2005), Schoepp-Cothenet, B. et al. (2009)] ont été menées, esquissant le projet de modèle actuel : un transfert cyclique d'électrons a lieu entre un complexe cytochrome bc1 et un centre de réaction photosynthétique (RC), avec les transporteurs d'électrons intermédiaires comme transporteurs de protéines solubles ou liés à la membrane et un pool de ménaquinones diffusibles à la membrane (MK). Les transporteurs protéiques ne réduisent pas directement la paire spéciale de bactériochlorophylles (P) du RC mais une sous-unité tétrahémique du RC, qui à son tour réduit P. Les électrons cycliques proviennent vraisemblablement d'enzymes membranaires réduisant le pool MK. Ils sont complétés par des enzymes périplasmiques, permettant une réduction linéaire des transporteurs protéiques puis du RC. Pris ensemble, les trois travaux précédents proposent un réseau métabolique avec un haut degré de « redondance », avec de multiples transporteurs d'électrons solubles, de multiples enzymes solubles et membranaires. Une des questions est donc le rôle respectif des différents transporteurs d'électrons et enzymes. Les travaux précédents suggèrent également des propriétés inhabituelles, chez H. halophila, pour trois enzymes : le RC, le système d'oxydation du soufre Sox et l'arsénite oxydase alternative Arx [D'Ermo, G. et al. (2024), Lieutaud, C. et al. (2005), Schoepp-Cothenet, B. et al. (2009)]. Le potentiel redox très faible de la première soulève la question de sa fonction, le rôle possible de la seconde dans l'oxydation du thioarséniate la rendrait unique tandis que l'incapacité de la troisième à soutenir la croissance photosynthétique sous arsénite est remise en question. Les trois enzymes seront donc caractérisées plus en détail. Pour répondre à ces questions, le doctorant combinera plusieurs approches techniques. La première est la construction de mutants de délétion en développant un protocole inspiré de celui publié pour une souche étroitement apparentée [Hernandez-Maldonado, J. et al. (2017)] supprimant ainsi les différentes protéines et enzymes proposées comme impliquées dans le réseau photosynthétique. La seconde est l'utilisation de la spectroscopie induite par la lumière (mise en place par Pierre Joliot [Joliot, P. et al. (1980)]), sur des cellules entières de type sauvage et des délétants cultivés dans diverses conditions d'oxydation de composés. Cela permettra l'analyse cinétique détaillée de l'impact des délétions sur le processus photosynthétique. La caractérisation in vitro (évaluation du potentiel redox par spectroscopie UV-Visible, études de complémentation par spectroscopie induite par la lumière et spectroscopie EPR) de protéines produites de manière hétérologue (comme décrit dans [D'Ermo, G. et al (2024)]) donnera des informations supplémentaires pour reconstruire le métabolisme photosynthétique.