Composée/Décomposée/Recomposée'' : la ''famille'' saisie par le cinéma français à la fin du XXème siècle (1970-1990)
Auteur / Autrice : | Lucas Cordier |
Direction : | Vincent Chambarlhac, Isabelle Marinone |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Inscription en doctorat le 04/09/2024 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | SEPT - Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) |
Mots clés
Résumé
Composée / décomposée / recomposée, la famille apparaît comme un enjeu des transformations sociales des décennies 1970, 1980, 1990. Une part de la production cinématographique française, par la mise en scène, le jeu, mais aussi les scenarii notamment, réfléchit cette évolution. Marlène Jobert, Annie Girardot, Romy Schneider représentent les femmes de la décennie 1970. Le cinéma de Maurice Pialat, d'Agnès Varda, de Coline Serreau, de Claude Pinoteau ou de Claude Sautet, les campent mariées, amantes, divorcées Au cinéma, lors de la décennie 1970, quand la famille est représentée, les femmes ne sont plus seulement mère ou fille. Les films s'emparent des récits sur les nouvelles murs, les rapports « homme-femme » renouvelés par le féminisme et la révolution sexuelle. En ce sens, ces films libèrent la parole, en écho à Mai 68, sur la famille comme sujet de société, dont l'avortement (Loulou, Maurice Pialat (1980), Une histoire simple, Claude Sautet (1978), ). Les narrations filmiques s'inscrivent dans une séquence contextuelle ouverte par l'arrivée de la pilule contraceptive en 1967, avec la Loi Neuwirth, quand s'entame la révolution des femmes, modifiant les rapports « homme-femme », affirmant la place d'une sexualité plus assumée, quand après mai 1968 la question du corps devient politique, permettant le renouveau du militantisme féministe. La loi du 4 juin 1975 qui autorise le divorce par consentement mutuel (L'Amour en fuite, François Truffaut (1979), ) approfondit ce mouvement que l'on entend percevoir au prisme des femmes et de la famille au cinéma. Cette loi, trouve sans doute une part de sa traduction cinématographique dans la décennie 1980 qui interroge la séparation parentale, ses conséquences sur l'adolescence (La Boum, Claude Pinoteau (1980) ; Tout feu, tout flamme, Jean-Paul Rappeneau, (1982), ). Ces descriptions d'un quotidien vécu, entre joies et tristesses, entre euphorie et ennui construisent les représentations notables produites par le cinéma français durant la fin du XXème siècle. Le motif de la famille, réfléchie par la production cinématographique, apparaît ainsi fondamental. Oscillant entre réalité et fiction, entre politique et social, entre esthétique et fait historique ce motif travaille les cinéastes. En retour, le questionnement de la réception de ces films, mesure le déploiement de cette pensée cinématographique de la famille sur trois décennies au-delà des interrogations sociologiques, dans un horizon à la fois esthétique et anthropologique. Choisissant de centrer l'analyse sur la représentation cinématographique de la femme, cette thèse questionne la pensée mouvante du cinéma sur la famille des années 1970 aux années 1990 ?