Thèse en cours

Mycobiome et tumeurs malignes

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Auteur / Autrice : Camille Estrin
Direction : Virginie BelletSébastien Bertout
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TransVIHMI - Recherches translationnelles sur le VIH et les Maladies Infectieuses Endémiques et Emergentes

Mots clés

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Résumé

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Les champignons font partie du microbiote normal chez l'homme dans lequel ils constituent le mycobiome. Celui-ci représente aujourd'hui un champ de recherche en pleine expansion que les techniques de séquençage haut-débit rendent plus accessible. Cependant il reste peu étudié. Les quelques études publiées montrent que les différentes parties du corps humain abritent des populations fongiques spécifiques et que certains profils de mycobiomes sont associés à de nombreuses pathologies chroniques dont les cancers. Les cancers de mauvais pronostics sont les cancers dont le taux de survie à cinq ans ne dépasse pas 25 %. Parmi les plus fréquents, on trouve les cancers du poumon, du pancréas, du foie, du cerveau et de l'oesophage. Pour les diagnostiquer plus précocement, l'identification de biomarqueurs aisément détectables et de façon non invasive est la solution. L'analyse du mycobiome des tumeurs dans l'évaluation diagnostique du patient atteint de cancer est une nouvelle perspective de recherche. En effet, une étude récente a montré que des champignons sont détectables dans les cellules tumorales de trente cinq types de cancers (mélanome, cancer du poumon, cancer des ovaires, cancer du sein, …). La présence de la levure Malassezia globosa serait de mauvais pronostic dans les tumeurs du pancréas, alors que la présence de Malassezia restricta dans les tumeurs mammaires ne serait pas de mauvais pronostic. Dans les cancers du poumon, Aspergillus est retrouvé en plus grande quantité dans les cellules tumorales des patients fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Dans le cancer colorectal, les modifications de composition du mycobiome influencent la taille des adénomes et le stade de la maladie. Ces exemples prouvent que la caractérisation du profil du microbiote fongique de tumeurs cancéreuses en comparaison de celui de tissus sains pourrait permettre l'identification de biomarqueurs diagnostiques potentiels. L'objectif principal de ce projet est de rechercher s'il existe ou non un mycobiome spécifique des tumeurs et/ou du type tissulaire tumoral en vue d'explorer la possibilité de les utiliser pour le pronostic et/ou le diagnostic des cancers de mauvais pronostic. Nous étudierons le mycobiome du cancer du pancréas en recherchant la présence d'ADN fongique par métagénomique et amplification de la région ITS2 (Internal transcribed spacer) de tumeurs versus du tissu sain. Les échantillons sont disponibles au sein de la Biobanque LR Occitanie (BBLRO). Les études métagénomiques seront réalisées sur des tissus congelés dont la conservation permet les analyses moléculaires. Le laboratoire s'appuiera sur la plateforme de génomique MGX de la FDS de l'université de Montpellier pour les expériences de metabarcoding. Si la présence de champignons est significativement confirmée dans la majorité des tumeurs analysées, nous étudierons la composition du mycobiome associé aux différents types de tissus tumoraux analysés. Puis nous quantifierons, par qPCR, la proportion des espèces majoritaires dans chacune des tumeurs. Ce projet est émergent au sein du groupe de recherche « infections fongiques et parasitaires liées au VIH » et a déjà démarré avec un financement obtenu pour initier l'étude du mycobiome d'adénocarcinome pancréatique.