« Une géographie sans géographes » : la géophilosophie de Deleuze et Guattari
Auteur / Autrice : | Felix Baillet |
Direction : | Eric Alliez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 08/07/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | 31 ''Pratiques et théories du sens'' |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Gilles Deleuze et Félix Guattari, auteurs d’une « Géophilosophie », d’une « Géologie de la morale » ou d’un « Traité de nomadologie », dans un livre qui abonde de termes à consonance géographique comme « déterritorialisation » et « reterritorialisation », et qui élabore une typologie d’espaces, sont-ils des « géographes » ? Reconnaître aux travaux de ces auteurs une certaine géographicité n’est pas sans problèmes, comme leur absence de référence aux travaux des géographes de leur époque, où l'on a pu voir une arrogance de leur part, une « géographie sans géographes ». Alors que l'épistémologie contemporaine a bien analysé le « tournant spatial » de la philosophie française, l'originalité de notre recherche repose sur le rétablissement du cas de mise en pratique de la géophilosophie de Deleuze et Guattari, à savoir l’analyse du capitalisme et du rôle de l’État qu'ils proposent dans L'Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980). Cette analyse, les deux auteurs la font à travers ce que nous appelons une généalogie de la logistique. Cette expression permet de saisir le rapprochement avec la géographie, à savoir que si ces deux auteurs font bien une « histoire universelle », c’est une histoire des flux, qui est alors également une géographie. Pour pouvoir prendre au sérieux la géophilosophie de Deleuze et Guattari, il conviendra de savoir pourquoi elle est une géographie sans géographes, et donc d'établir des correspondances avec les travaux des géographes de leur époque (l'école vidalienne classique, certains géographes marxistes comme Yves Lacoste ou Henri Lefebvre, ou le courant de géographie radicale anglo-américain mené par David Harvey). Mais il conviendra également d'analyser les concepts « géographiques » dont ils se servent (espace, milieu, territoire) et les références scientifiques qu'ils mobilisent pour comprendre en quoi ces concepts diffèrent de leur utilisation en géographie.