Thèse en cours

Les naturalistes dauphinois et le monde, de Villars à Vincendon-Dumoulin (années 1770-années 1840)

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Auteur / Autrice : Robin Duché
Direction : Gilles Montègre
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 02/09/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Mots clés

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Résumé

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Délaissé par les voyageurs pour ses beautés effrayantes, sa nature trop présente et son folklore trop important, le Dauphiné est jusqu'au milieu du XVIIIe siècle une région peu attractive. Seul sa position stratégique, notamment militaire par sa proximité avec la Savoie et l'Italie lui permet d'être encore traversé par les armées et les voyageurs curieux de se rendre dans le pays des arts de la Renaissance. La situation évolue autour des années 1770 lorsqu'une génération de naturalistes, tous nés sur le territoire dauphinois va réussir à redorer l'image de la province en démontrant tout son intérêt dans l'étude de la nature. Par ses nombreux reliefs et son abondance dans ses objets naturels comprenant les minéraux, sa faune et la flore, la région se voit obtenir une place toute nouvelle dans l'étude des trésors de la Terre. Désormais placé au cœur des dynamiques de recherches, le Dauphiné n'est plus seulement un espace entre la France, l'Italie et la Suisse, mais un territoire qui fait partie de la recherche du domaine de l'histoire naturelle. Plus seulement exploré par les savants dauphinois, mais également par des Français tels que Jean-Etienne Guettard, minéralogiste et botaniste de renom, par des savants étrangers tels que la famille Horace-Bénédict et Nicolas-Théodore de Saussure, minéralogiste, géologue, alpiniste pour le premier, chimiste, minéralogiste et botaniste pour le second, ou encore par des amateurs de sciences tels que Rousseau et Töppfer, le Dauphiné s'impose dès lors entre 1770 et 1840 comme un haut lieu des dynamismes et de l'évolution des sciences naturelles européennes. Intégré dans les mouvements intellectuels de leur époque, les naturalistes dauphinois tels que Dominique Villars, s'inspirant des méthodes de Linné forment leurs propres modèles d'apprentissage et leurs propres méthodologies qu'ils enseignent dans les diverses écoles grenobloises et parisiennes. Plusieurs noms illustres ont été des élèves de la première génération de naturalistes ayant promu la région comme Jean-François Champollion et Stendhal, élève de Villars à Grenoble ou encore Bory de Saint-Vincent et Louis Cordier pour Déodat de Dolomieu, minéralogiste et vulcanologue, à Paris. Mon projet vise à réaliser, en partie, une étude prosographique regroupant les naturalistes d'origine dauphinoise, française et étrangères venues étudier le Dauphiné pour en établir des comparatifs sur la vision de la région, les ressources qu'elle a à offrir et sa position dans les découvertes du monde naturel entre 1770 et 1840. De même, cette étude permet par extension de montrer l'importance de la région comme lieu de l'observation et de l'expérimentation naturaliste entre le temps des Lumières et celles des révolutions de la première moitié du XIXe siècle. Enfin, elle vise à évaluer les liens existants entre l'espace dauphinois et ceux européens, voire mondiaux via le prisme des sciences naturelles, le tout sur une riche période fait de changement politique influant sur la façon d'organiser les voyages savants, notamment hors de l'Europe.