Recherche de variants génétiques impliqués dans les formes simples de paludisme par une approche GWAS multi-phénotype
Auteur / Autrice : | Jean-Josué Tokpo |
Direction : | Hervé Perdry |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Génétique épidémiologique et statistique |
Date : | Inscription en doctorat le 30/09/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations |
Equipe de recherche : Biostatistique en grande dimension | |
Référent : Faculté de médecine |
Mots clés
Résumé
Le paludisme reste un problème de santé publique majeure, avec 249 millions de cas et plus de 600 000 décès recensés en 2022. L'Afrique sub-saharienne est la région la plus touchée avec environ 95 % des cas et des décès. L'implication de variants génétiques dans la susceptibilité et la sévérité du paludisme a été démontrée, l'exemple emblématique étant le rôle protecteur de l'allèle HbS du gène *HBB* (cet allèle à l'état homozygote est responsable de la drépanocytose). D'autres gènes ont été identifiés, notamment par des études d'association avec le génome entier (GWAS). Ces études se sont cependant concentrées sur les formes graves de paludisme. Très peu de choses sont connues sur les gènes impliqués dans la résistance à l'infection ou/et au développement de formes cliniques simples (formes simples caractérisées par des épisodes de fièvre aigus accompagnés de symptômes plus ou moins marqués, et qui constituent la majorité des cas diagnostiqué). Identifier les gènes impliqués dans ces premières étapes du développement de la maladie et caractériser leurs effets permettrait de mieux comprendre les mécanismes de résistance innée à la maladie, identifier potentiellement de nouvelles cibles thérapeuthiques ou participer au développement d'un vaccin efficace. L'UMR261 MERIT s'intéresse aux variants génétiques impliqués dans les formes simples de paludisme, en particulier chez les très jeunes enfants. Deux cohortes de nouveaux-nés (au total 800 enfants) ont été suivis au niveau clinique et parasitologique pendant 18 à 24 mois dans le sud du Bénin, de manière à détecter les infections palustres asymptomatiques et les infections cliniques simples. Ces enfants ont été génotypés avec une puce Illumina HumanOmni 5. Une première GWAS sur la récurrence des infections a été publiée en 2019 (Milet *et al.*, 2019). Elle met en évidence des signaux d'association fort (proche du seuil de signification de 5 x 10⁻⁸) dans des gènes d'intérêt potentiel. Deux autres phénotypes d'intérêt sont disponibles sur les enfants de la cohorte : la densité parasitaire mesurée à chaque infection, et la probabilité, lorsque l'enfant est infecté, de développer une infection clinique. Des analyses préliminaires montrent qu'une étude d'association avec ces deux phénotypes donnent des signaux d'association prometteurs. Le candidat ou la candidate commencera son travail de thèse par une revue de la génétique du paludisme et des maladies infectieuses prévalentes en Afrique. Il mettra ensuite en oeuvre une étude GWAS des deux phénotypes qui n'ont pas encore été complètement analysés (densité parasitaire, probabilité de développer une infection clinique. Dans un second temps, une étude d'association multi-trait sera réalisée avec les trois phénotypes (récurrence des infections, densité parasitaire, probabilité de développer une infection clinique). Pour réaliser cette étude d'association, il sera nécessaire de mettre en place une stratégie appropriée, pour prendre en compte la stratification de population présente dans les données, et le fait qu'il s'agit de données répétées.