Disséquer l'efficacité des transplantations de matières fécales en définissant le rôle des bactéries, des bactériophages et des métabolites
| Auteur / Autrice : | Marie Messika |
| Direction : | Luisa De sordi |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Biologie moléculaire et cellulaire |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
| Etablissement(s) : | Sorbonne université |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Physiologie, physiopathologie et thérapeutique |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Saint-Antoine |
| Equipe de recherche : Microbiote, intestin et inflammation |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
L'association intime entre l'homme et son microbiote est reconnue comme un élément déterminant de la santé, tandis que plusieurs maladies et troubles impliquant la digestion, la réponse immunitaire ou le système nerveux sont corrélés à des altérations de la composition du microbiote intestinal. La nature des mécanismes impliqués reste obscure et des études sont absolument nécessaires pour délimiter le rôle des composants individuels, dans le but de rétablir la santé ou de prévenir les maladies. Une tentative de modulation du microbiote intestinal est représentée par la transplantation de matières fécales (FMT), qui donne d'excellents résultats cliniques dans la résolution de la récurrence de l'infection à Clostridioides difficile. Cependant, le mécanisme de transfert et d'installation du microbiote, ainsi que les composants actifs transplantés, sont jusqu'à présent inconnus. Les virus représentent, après les bactéries, le deuxième composant microbien le plus abondant du microbiote intestinal. Ceux qui infectent les bactéries, les bactériophages (phages), dominent mais leur rôle dans cet écosystème a été peu étudié. Ils semblent être propres aux individus et stables dans le temps. Toutefois, lorsque les conditions physiologiques de l'hôte s'écartent de la santé, la stabilité virale est altérée. Les déterminants non biologiques ont également un impact sur le microbiote, comme le montrent les produits issus du métabolisme bactérien. Par exemple, les acides biliaires secondaires produits par les bactéries intestinales régulent la physiologie intestinale, l'inflammation et la composition du microbiote. Dans ce projet, nous disséquerons l'efficacité de la FMT en évaluant l'impact des bactéries intestinales, des phages intestinaux et des acides biliaires, seuls et en combinaison, pour moduler l'inflammation intestinale. L'impact de ces composants sera testé : (1) In vitro : En utilisant des modèles cellulaires de cellules épithéliales et immunitaires à Sorbonne Université pour évaluer la réponse de l'hôte aux acides biliaires et aux phages. (2) In vivo : Réalisation d'un TMF sur un modèle murin d'inflammation intestinale due à Salmonella enterica, qui a été développé par les deux co-superviseurs pendant le stage M2 du candidat au doctorat, et qui est basé sur un modèle de souris gnotobiotique (OMM12) hébergé à l'Institut Pasteur. Les résultats de ce projet doctoral incluront : (i) l'identification d'acides biliaires et de phages présentant des propriétés immunomodulatrices dans des modèles cellulaires ; (ii) des composants de la FMT capables de moduler la composition du microbiote et ; (iii) des composants de la FMT capables de moduler l'inflammation. L'ensemble de ces résultats mettra en lumière le rôle de chacun de ces facteurs au cours de la FMT et le mécanisme par lequel ils exercent leur action régulatrice. Les mécanismes possibles comprennent l'action prédatrice des phages infectant les bactéries, la compétition bactérienne, les propriétés immunomodulatrices des phages et/ou des acides biliaires et l'impact positif ou négatif des acides biliaires sur la croissance bactérienne. En fin de compte, nous proposerons des conseils pour développer un FMT efficace basé sur des composants définis encore méconnus.