Vers une approche interdisciplinaire et multi-isotopique pour quantifier le risque sanitaire induit par une exposition chronique aux particules volcaniques
Auteur / Autrice : | Elhadji Mountaga Diallo |
Direction : | Séverine Moune, Claude Beaudoin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Applications et interactions des sciences de la terre |
Date : | Inscription en doctorat le 21/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Fondamentales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Magmas et Volcans |
Equipe de recherche : GEOCHIMIE |
Mots clés
Résumé
La santé humaine se voit de plus en plus menacée par de profonds changements environnementaux, qui affectent de manière disproportionnée les pays en développement. La dégradation et la désertification des sols dues au changement climatique sont l'une des plus importantes, avec des impacts directs sur la remobilisation des particules de sol, la pollution de l'air et l'exposition humaine aux contaminants du sol sur de longues périodes. Dans les zones volcaniques actives, ce risque de remaniement est intensifié par l'apport récurrent de cendres volcaniques facilement remises en suspension dans l'atmosphère et qui, une fois déposées sur le sol, représentent les constituants majeurs des sols volcaniques2. Comme le montrent les études épidémiologiques, les personnes vivant dans des environnements volcaniques courent un risque plus élevé de développer des maladies respiratoires3 mais aussi des symptômes plus globaux et plus graves comme des cancers de la thyroïde et du tractus gastro-intestinal5. Ces populations sont également plus sujettes au développement de forme singulière de carcinome hépatocellulaire6 et sont affectées par des taux de fécondité plus faible, comme observé au Pérou (source : INEI*). Récemment, nous avons également démontré qu'une exposition chronique à des particules de sol volcanique favorisait l'apparition de troubles testiculaires qui pourrait, à long-terme, contribuer à l'apparition de dysfonctionnements entéro-hépatiques7 et ce, probablement de manière interconnectée8. Malgré ces résultats, notre compréhension globale des principaux paramètres de toxicité et des mécanismes d'actions impactés par l'exposition chronique aux particules volcaniques à l'échelle de l'organisme reste cependant incomplète. Basé sur une recherche interdisciplinaire à l'interface entre la volcanologie, la biologie et la géochimie isotopique, le projet proposé combine des approches in-vivo novatrices, qui diffèrent des études précédentes tant par la façon d'aborder la question du risque volcanique que par la méthodologie déployée, avec des traceurs isotopiques stables très prometteurs. Ces traceurs géochimiques seront mesurés pour la première fois sur un ensemble unique de dépôts de sols volcaniques, ainsi que dans des tissus et fluides biologiques d'organismes vivants (souris, humains) exposés de manière chronique aux particules volcaniques avec les objectifs suivants : (i) Caractériser les propriétés physicochimiques des différents dépôts de sols volcaniques pour évaluer leur degré de toxicité, (ii) Identifier, à l'échelle de l'organisme, les fonctions biologiques préférentiellement impactées par l'exposition chronique aux particules volcaniques par voies multiples d'exposition, (iii) Quantifier les concentrations et les compositions isotopiques d'éléments potentiellement toxiques dans des réservoirs biologiques (souris, humains) pour développer des biomarqueurs isotopiques innovants et non invasifs. L'aspect novateur de ce projet contribuera à aborder les questions complexes liées au risque sanitaire volcanique, omniprésent dans les pays en développement, sous un angle différent, ce qui en fera une partie intégrante de l'Agenda 2030 des Nations Unies pour une science durable et une médecine préventive.