Thèse en cours

Les autrices uruguayennes et les imaginaires littéraires des féminins (1830-1920). Écrire pour représenter, nommer pour exister

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Auteur / Autrice : Eléonore Wurgler
Direction : Catherine PelageDenis Merklen
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langues, Littératures et Cultures Espagnol
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2024
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : REMELICE - REception et MEdiation de Littératures et de Cultures Etrangères et comparées

Mots clés

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Résumé

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L'Uruguay est peu étudié actuellement dans les Universités françaises. Le pays est pourtant pionnier en matière de droits civiques pour les femmes dans les Amériques. Aux XIXème et XXème siècles, de nombreux récits littéraires ont participé à la construction d'imaginaires nationaux, notamment ceux d'autrices. Elles ont usé de ce lien privilégié entre société, littérature et imaginaires, pour créer dans leurs textes des identités de femmes et des idées des féminins nationaux et internationaux car, même si certaines ancrent leur énonciation dans le territoire uruguayen, pour d'autres, la littérature n'a pas de frontières. Dans leurs textes, techniques multiples, stratégies diverses, usages tournés et détournés de la langue, sont employés pour construire des identités d'autrices, de femmes, dans une société en pleine mutation. Les écrivaines portent un regard critique sur la société et ses institutions qui, au début du XXème siècle, sont réformées. Cette littérature est donc fondamentale car elle éclaire une époque. Ce projet de thèse a pour objectif de mettre en lumière des œuvres innovantes qui ont profondément marqué la littérature et la société uruguayenne. Pour ce faire l'étude d'un corpus de textes d'autrices uruguayennes, écrits entre 1830 et 1920 est particulièrement éclairant, d'où l'intérêt qui sera accordé aux créations de Petrona Rosende, Delmira Agustini, Juana de Ibarbourou, María Eugenia Vaz Ferreira, María H. Sabbia y Oribe, Ernestina Méndez Reissig, Luisa Luisi, Dorilla Castell de Orozco, Adela Castell, Juana Manso, Marcelina Almeida, Micaela Díaz de Rodríguez, Lola Larrosa de Ansaldo, Maria Eyherabide. Il s'agira d'étudier comment ces autrices uruguayennes négocient les normes en vigueur pour accéder à l'espace littéraire et y construire un entre-lieu en utilisant les codes des pouvoirs dominants. L'espace littéraire étant conflictuel et hiérarchique, elles doivent trouver des subterfuges d'écriture-énonciation. Selon Silvano Santiago, les individus ne tentent pas de créer une nouvelle culture, ils utilisent les codes de la culture dominante pour élargir leurs perspectives depuis l'intérieur. Ils créent un espace de négociation, que Santiago nomme « entre lieu ». Cet espace énonciatif tiers se présenterait d'une part, comme un moyen pour les autrices d'échapper aux structures énonciatives cloisonnées et stéréotypées de la littérature féminine ; d'autre part, de redessiner les représentations du féminin pensées par les masculins. Ainsi, avec ce projet, il s'agit d'analyser les stratégies des écritures des féminins et les dialogues mis en place par les autrices, entre les représentations socio-littéraires en vigueur à leur époque, leur identité sociale de femmes et d'autrices, et leurs idées des féminins. C'est un travail à la croisée des imaginaires et des généalogies d'écriture des féminins qui convoquera conjointement des approches méthodologiques littéraires et sociologiques.