Sélection et différenciation en plasmocytes des lymphocytes B du centre germinatif : rôle intrinsèque du récepteur BCR et extrinsèque du microenvironnement local.
Auteur / Autrice : | Marius Duparc |
Direction : | Pierre Milpied |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie-Santé - Spécialité Immunologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CIML - Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy |
Equipe de recherche : CIML - Immunologie intégrative des lymphocytes B |
Mots clés
Résumé
Au cours d'une infection, le système immunitaire monte une réponse protectrice visant à neutraliser le pathogène. Cette réponse immunitaire laissera derrière elle une protection à long terme sous la forme de cellules « mémoire » spécifiques du pathogène comme les lymphocytes B mémoire (Bmem) et les plasmocytes (PC). Les lymphocytes Bmem et PC proviennent de structures dédiées des organes lymphoïdes secondaires appelées centres germinatifs (« germinal center », GC). Dans les GC, les clones de lymphocytes B spécifiques de l'antigène (Ag) suivent une dynamique fonctionnelle finement orchestrée pour se diviser, muter et sélectionner les lymphocytes B ayant fixé l'Ag avec leur récepteur « B cell receptor » (BCR) selon une haute affinité. Les lymphocytes B du GC sélectionnés peuvent soit entrer à nouveau dans un cycle de mutation et de sélection, soit se différencier en lymphocytes Bmem et plasmocytes (PC) tous deux à longue durée de vie. Plusieurs travaux récents suggèrent que l'affinité du BCR pour l'antigène (Ag), mesurée en solution, n'est pas un critère strict de sélection en plasmocytes. Les travaux récents de l'équipe montrent que ce sont en fait les capacités de résistance aux forces de traction des liaisons BCR-Ag qui régulent la sélection positive dans les LB du GC [Awada et al. en préparation]. Cette propriété biophysique intrinsèque à la liaison BCR-Ag agit-elle comme un rhéostat pour réguler la différenciation des LB sélectionnés en PC ou en Bmem ? D'autres résultats récents de l'équipe montrent que les PC aux stades les plus précoces de différenciation après leur sélection positive dans le GC continuent leur maturation dans un microenvironnement spécifique à l'interface entre la zone sombre du GC et l'extension du stroma medullaire des ganglions lymphatiques [Binet et al. en préparation]. Quels signaux délivrés par cette niche sont-ils importants pour l'expansion clonale post-sélection et la maturation des PC de haute affinité ? Pour répondre à ces questions, nous utiliserons plusieurs méthodes intégratives à haute résolution (Flash-FB5P-seq, microscopie multiplex, transcriptomique spatiale, clonage d'anticorps monoclonaux, modification du BCR par CRISPR-Cas9, cytométrie en flux, analyses fonctionnelles et moléculaires du BCR par approches biophysiques) dans des modèles murins de vaccination et d'infection. Ce projet impliquera des collaborations avec l'équipe « Immunité des cellules B à l'infection » dirigée par le Dr Mauro Gaya au CIML, et l'équipe du Dr Philippe Robert au Laboratoire Adhésion et Inflammation. Il impliquera aussi une intégration avec l'équipe du hub CB2M « Computational Biology, Biostatistics and Modeling » du CIML pour intégrer les données transcriptomiques et immuno-génétiques aux paramètres fonctionnels et biophysiques. En conclusion, par une approche intégrative d'analyse des lymphocytes B en cours de sélection positive dans les GC, nous avons l'ambition de décrire et modéliser les paramètres quantitatifs qui régulent la différenciation des PC à longue durée de vie. Les résultats de ce projet permettront de repenser certaines stratégies vaccinales visant à la production d'anticorps de haute affinité, et d'identifier de potentielles cibles thérapeutiques pour le traitement de pathologies impliquant les PC (maladies autoimmunes, myélome multiple).