Soigner les métastases hépatiques grâces aux cellules immunitaires innées
Auteur / Autrice : | Marjorie Cayatte |
Direction : | Eric Vivier, Emilie Narni-mancinelli |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie-Santé - Spécialité Immunologie |
Date : | Inscription en doctorat le 09/09/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CIML - Centre d'Immunologie de Marseille-Luminy |
Equipe de recherche : CIML - Les cellules lymphoïdes innées |
Mots clés
Résumé
Des métastases hépatiques se développent chez près de 50 % des patients atteints de différents types de cancer. Le cancer colorectal (CCR) est le cancer qui métastase le plus fréquemment dans le foie. Au moins 25 % des patients atteints de CCR développent des métastases hépatiques colorectales au cours de leur maladie. Les métastases hépatiques colorectales représentent le principal vide thérapeutique pour ce type de tumeur, car les thérapies conventionnelles qui sont efficaces pour la tumeur primaire échouent en grande partie dans les maladies métastatiques. Le taux de survie à 5 ans des patients atteints d'une tumeur non résécable ne dépasse pas 2 %. L'immuno-oncologie a été et est toujours une révolution dans le traitement du cancer. Ces thérapies qui favorisent l'immunité antitumorale sont récentes, et se concentrent principalement sur l'amélioration des réponses des lymphocytes T. Bien que ces approches aient conduit à des succès sans précédent, seule une minorité de patients bénéficie de ces traitements, ce qui souligne la nécessité d'identifier de nouvelles cellules et molécules qui pourraient être exploitées dans les immunothérapies de nouvelle génération. Le manque d'efficacité peut être attribué à une faible infiltration de cellules immunitaires dans les tumeurs ou à une activation déficiente de l'immunité adaptative antitumorale. Étant donné le rôle crucial des réponses immunitaires innées dans l'immunité, le ciblage de ces réponses ouvre de nouvelles possibilités pour le contrôle des tumeurs. L'hypothèse du projet est que l'immunothérapie des métastases hépatiques peut être améliorée de manière significative en exploitant la biologie des cellules lymphoïdes innées (ILC), telles que les cellules Natural Killer (NK) et les ILC1, et les cellules myéloïdes telles que les macrophages et les DC. Le projet TREATLIVMETS (TREATing LIVer METastaseS) s'inscrit dans le cadre d'une collaboration entre quatre laboratoires : - Eric Vivier, Aix Marseille Université, France (laboratoire hôte) - Georg Gasteiger, Université de Wuerzburg, Allemagne - Florent Ginhoux, Gustave Roussy, France - Valeria Fumagalli, Université Vita-Salute San Raffaele, Italie L'équipe rassemble des experts en biologie des cellules myéloïdes (Ginhoux) et lymphoïdes (Gasteiger, Vivier) résidentes dans les tissus, en immunologie du foie (Fumagalli) et en développement de nouvelles stratégies immunothérapeutiques qui modulent les cellules immunitaires dans la lutte contre le cancer (Vivier). En combinant la transcriptomique spatiale et cellulaire de pointe d'échantillons de patients humains avec des analyses inter-espèces dans des modèles de souris génétiques avancés, les objectifs du projet sont les suivants : - Identifier les interactions clés entre les cellules immunitaires et le microenvironnement des métastases hépatiques, afin d'établir le fondement scientifique de nouvelles stratégies innovantes exploitant l'immunité innée. - Développer et valider de nouvelles molécules pour le traitement des métastases hépatiques (TREATLIVMETS) Le projet étudiera comment et quand les cellules immunitaires innées s'intègrent dans les environnements métastatiques, comment elles contribuent ou freinent la progression de la tumeur et comment elles peuvent être exploitées pour traiter les tumeurs avancées. S'appuyant sur les collaborations fructueuses entre tous les PIs du groupe TREATLIVMETS, le projet vise à répondre aux objectifs spécifiques suivants : (1) identifier les interactions cellulaires définissant le microenvironnement tumoral métastatique à travers des échantillons de tissus murins et humains, (2) étudier les fonctions des cellules immunitaires régulant la maladie métastatique en utilisant une combinaison unique de modèles génétiques avancés de souris et de tissus humains, et (3) exploiter les fonctions antitumorales des cellules immunitaires innées par l'intermédiaire de la nouvelle génération d'inducteurs cellulaires (thème central de mon projet). L'objectif de mon projet est donc de développer des candidats médicaments de nouvelle génération au niveau préclinique, qui stimuleront les effecteurs innés, plus précisément des sous-ensembles de cellules NK, ILC1s et macrophages ou DCs, en tirant profit des résultats obtenus dans les deux premiers objectifs spécifiques. Plus précisément, le laboratoire d'Eric Vivier a rapporté la génération d'engageurs de cellules NK (NKCEs), ciblant deux récepteurs activateurs, NKp46 et CD16, sur les cellules NK et un antigène tumoral sur les cellules cancéreuses. Les NKCEs sont plus puissants in vitro que les anticorps thérapeutiques cliniques ciblant le même antigène tumoral. Leur pharmacocinétique in vivo est similaire à celle des anticorps IgG complets, ils n'ont pas d'effets hors cible et contrôlent efficacement la croissance tumorale dans des modèles murins de tumeurs solides et invasives. En s'appuyant sur la maîtrise de la technologie NKCE, l'objectif du projet est de générer des engageurs de cellules de nouvelle génération, y compris des engageurs de cellules NK spécifiques des tumeurs, des engageurs de cellules NK agnostiques des tumeurs, des pontages de cellules agnostiques des tumeurs et des engageurs de cellules myéloïdes spécifiques des tumeurs.