Thèse en cours

Mise en œuvre de méthodes d'apprentissage profond pour l'évaluation accélérée des doses absorbées reçues par le pool de lymphocytes circulants

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Auteur / Autrice : Mohammed El aichi
Direction : Charlotte RobertEric Deutsch
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du Cancer
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie, Biologie, Médecine, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Radiothérapie Moléculaire et Innovation Thérapeutique
Equipe de recherche : The Radiotherapy, ImmunoRadAI,
Référent : Faculté de médecine

Résumé

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Les immunothérapies anticancéreuses, qui activent le système immunitaire et notamment les lymphocytes contre les tumeurs, sont de plus en plus utilisées depuis 2010. Parallèlement à ces développements, la radiothérapie est toujours utilisée pour traiter plus de 50% des patients atteints de tumeurs solides, et reste centrale dans la prise en charge des patients. Des combinaisons de radiothérapie et d'immunothérapie ont donc été conçues afin de mettre en synergie ces 2 traitements [1]. Cependant, les lymphocytes sont parmi les cellules les plus radiosensibles du corps humain [2], et l'un des effets iatrogènes couramment observé en radiothérapie (RT) est l'apparition d'une lymphopénie sévère radio-induite (sRIL), qui se définit comme une diminution significative du nombre absolu de lymphocytes (ALC) en dessous de 500 lymphocytes par mm3 de sang [3]. Environ 40 à 50 % des sRIL sont observées pendant ou après la fin du traitement par RT chez les patients atteints de tumeurs solides. Les sRIL peuvent persister pendant plusieurs mois après la fin de la RT et représentent un facteur de risque indépendant important pour la réduction de la survie globale (OS) à la fois pour les traitements par radio-chimiothérapie et immuno-radiothérapie [4], avec un hazard ratio estimé jusqu'à 2,94 pour les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou [5]. Une meilleure compréhension des mécanismes biologiques qui sous-tendent la RIL pourrait donc jouer un rôle central dans la potentialisation de la combinaison radio-immunothérapie. Il y a donc un fort besoin de quantifier les doses délivrées au pool lymphocytaire et de définir des contraintes de doses spécifiques dans les structures lymphoïdes afin d'épargner ces cellules immunitaires. Pour ce faire, notre équipe développe actuellement un modèle bi-compartimental in silico avec une implémentation numérique très efficace basée sur un processus stochastique en chaîne de semi-Markov à temps continu pour simuler le parcours des lymphocytes dans l'ensemble du corps. En particulier, ce modèle simule la circulation rapide des lymphocytes dans le sang à travers 28 organes du corps, ainsi que leur recirculation lente entre les organes lymphoïdes (ganglions lymphatiques, rate, etc.). Pour évaluer les doses reçues par les lymphocytes, le modèle prend en compte (dans le cas des irradiations cérébrales modélisées jusqu'à présent) : 1) la dose reçue par les cellules lorsqu'elles traversent le faisceau et 2) la faible dose hors champ reçue par les organes lymphoïdes, évaluée à l'aide d'un réseau neuronal dédié à cette tâche et développé dans l'équipe. Cependant, le modèle n'est actuellement pas applicable à toutes les localisations tumorales. En particulier, le modèle ne prend pas en compte la trajectoire précise des lymphocytes dans le sang circulant dans le champ d'irradiation et ne peut pas être appliqué lors de l'irradiation de régions contenant de gros vaisseaux (tête et cou, par exemple). Les simulations de dynamique des fluides numériques sont un outil puissant utilisé pour générer des modèles d'écoulement sanguin, mais elles présentent plusieurs difficultés, notamment la malédiction de la dimensionnalité, car le coût de calcul pour résoudre les problèmes de CFD en haute dimension croît de manière exponentielle lorsque le nombre de dimensions augmente. Un autre aspect difficile des CFD est le choix du maillage dans les géométries irrégulières pour capturer fidèlement le domaine sans augmenter le coût de calcul à des niveaux déraisonnables. L'objectif de cette thèse sera de poursuivre le développement de l'outil d'estimation de la dose de lymphocytes, en prenant en compte le flux sanguin spécifique au patient dans le champ d'irradiation, et de mettre en œuvre des stratégies d'accélération basées sur l'intelligence artificielle.