Le concept de gravité en droit administratif
Auteur / Autrice : | Céleste Talpaert |
Direction : | Carole Gallo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit |
Equipe de recherche : LERDP - L'Equipe de recherches en droit public |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La gravité fait l'objet d'un emploi de plus en plus fréquent dans le répertoire du juge administratif. Dès lors, cette récurrence suscite un besoin de définition plus précise du terme « gravité ». Ainsi, au sens juridique, la gravité désigne la portée négative d'un acte ou d'un comportement, c'est-à-dire une évaluation de l'importance des conséquences défavorables de cet acte au regard de certains intérêts protégés. Néanmoins, la gravité reste, en l'état actuel du droit positif, un mode de qualification floue entourant l'acte administratif et ses conditions d'édiction. L'indétermination autour de ce qualificatif confine, dans la pratique, au développement d'un angle mort de la recherche académique. Cependant, si la gravité a bien retenu l'attention de la doctrine en droit civil et pénal, la doctrine administrativiste, en revanche, ne semble guère s'être intéressée à cette caractéristique qui parait pourtant inhérente à la matière administrative. En prenant appui sur l'utilisation de la notion de gravité par le législateur et le juge administratif, mais aussi sur le discours de la doctrine, il conviendra de définir pleinement la notion de gravité et d'en comprendre ses fonctions. Utilisée comme un standard juridique tantôt dans les recours de plein contentieux, tantôt dans le recours en annulation où elle y prend une part croissante , la gravité introduit une dimension concrète et subjective au contrôle du juge. L'ensemble de ses considérations renvoie, d'une part, à la remise en cause de la distinction des contentieux administratifs se développant depuis plusieurs années, d'autre part, à la question de l'office grandissant du juge administratif, notamment de son pouvoir discrétionnaire induit par l'utilisation d'un tel standard de gravité. Derrière l'apparente unicité induite par ce standard juridique, la gravité reste le point de départ d'une pluralité de politiques jurisprudentielles propres à la juridiction administrative dont il conviendra d'interroger la logique de chacune d'elles au travers de cette notion de gravité.