Thèse en cours

Analyse en temps réel sur puce électrophysiologique microfluidique de la physiologie des îlots pancréatiques humains primaires et dérivées de cellules souches iPSC

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Auteur / Autrice : Romane Lartigue
Direction : Matthieu Raoux
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Cellulaire et Physiopathologie
Date : Inscription en doctorat le 16/09/2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Chimie & de Biologie des Membranes & des Nano-objets
Equipe de recherche : Biologie cellulaire et Biocapteurs

Résumé

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Ce projet vise à caractériser, grâce à nos organes-sur-puces, la physiologie de l'îlot pancréatique, un micro-organe clé de la régulation glycémique et du diabète. L'étude portera sur les îlots humains primaires et issus d'iPSC avec et sans variants génétiques d'intérêt. Les îlots pancréatiques sont des micro-organes au cœur de la régulation nutritionnelle et du diabète, une maladie chronique majeure touchant 5-10% de la population et en constante expansion. Les îlots contiennent majoritairement les cellules β sécrétrices de l'insuline, la seule hormone hypoglycémiante. Cette hormone vitale est libérée grâce aux propriétés électriques individuelles et collectives des cellules β. L'activité électrique est modulée par de nombreux facteurs permettant d'adapter la sécrétion d'insuline à chaque instant en fonction du contexte physiologique et des besoins. La greffe des îlots humains constitue une des thérapies du diabète de type 1, dans lequel les cellules β sont détruites par réaction auto-immune. Cependant les îlots humains sont récupérés post-mortem, ce qui limite les greffes et la recherche sur les îlots humains. C'est ainsi que la plupart des connaissances fonctionnelles sur les îlots proviennent du rongeur, dont la physiologie générale et les îlots ont des caractéristiques différentes de l'homme. Des études fonctionnelles plus approfondies sur les îlots humains sont donc indispensables. Les îlots humains dérivés de cellules souches iPSC constituent une alternative prometteuse aux îlots humains, à la fois pour les greffes et la recherche. Elles ouvrent aussi la possibilité d'introduire ou de corriger des variants génétiques d'intérêt par édition génomique afin de mieux comprendre leur impact fonctionnel dans ces micro-organes. Les protocoles de genèse des îlots dérivés d'iPSC sont de plus en plus prometteurs mais nécessitent encore des caractérisations fonctionnelles détaillées. Des études fonctionnelles approfondies apparaissent donc nécessaires sur les îlots humains à la fois primaires et issus d'iPSC. Les outils fonctionnels disponibles actuellement sont cependant pour la plupart limités : (i) soit par leur résolution temporelle (ELISA, imagerie dynamique), (ii) soit en étant trop invasives et empêchant les investigations physiologiques longues et réalistes. Dans cette perspective, nous avons développé de manière transdisciplinaire une approche d'îlots-sur-puces électrophysiologiques en microfluidique unique au monde permettant des investigations fonctionnelles à très haute résolution temporelle (10'000 mesures / s), sur plusieurs îlots humains en même temps et de manière non invasive pour atteindre des durées d'enregistrement de plusieurs jours voire semaines. Le projet de thèse porte sur la combinaison des îlots humains, natifs et issus d'iPSC, avec nos puces microfluidiques dans le but de caractériser pour la 1re fois ces micro-organes en temps réel de manière détaillée et au travers de protocoles reproduisant fidèlement les variations de nutriments et neurohormonales physiologiques. En collaboration avec des automaticiens (J Cieslak, IMS, UMR CNRS 5218 Bordeaux), des modèles mathématiques du fonctionnement multicellulaire des îlots humains seront établis et permettront notamment de générer des nouveaux algorithmes inspirés du vivant pour piloter les pompes à insuline chez les patients diabétiques, qui pourront être testés in silico dans un simulateur humain de référence approuvé par la FDA (UVA-PADOVA T1DMS). L'approche permettra de savoir quelles caractéristiques fonctionnelles les îlots primaires et issus d'iPSC partagent ou non afin d'améliorer les protocoles de différenciation en vue des futures thérapies cellulaires. L'introduction de variants génétiques par CRIPR-Cas9 dans les iPSC par nos collaborateurs de l'Université Libre de Bruxelles (M Cnop) permettra enfin de caractériser fonctionnellement ces variants afin de mieux comprendre la génétique complexe de cette pathologie en vue d'une médecine personnalisée.