La contribution des avocats à l'élaboration de la sanction pénale (1810-1897)
Auteur / Autrice : | Gabin Le hecho |
Direction : | Stéphanie Blot-maccagnan |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit et Sciences Politiques, Économiques et de Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ÉQUIPE DE RECHERCHE SUR LES MUTATIONS DE L'EUROPE ET DE SES SOCIÉTÉS |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La thèse a pour objet d'interroger comment le groupe minoritaire que constituent les avocats peut, par sa pratique du droit et sa présence au sein des lieux de décision politique, participer à l'élaboration de la règle générale et chercher à apposer sa vision de la sanction pénale à la société. L'étude débutera en 1810, année de la reconstitution de l'ordre des avocats en application du décret du 14 décembre 1810 et se terminera en 1897 par la loi Constans du 8 décembre 1897 qui développe la défense des parties civiles par les avocats et qui leur permet de participer à la procédure d'instruction. Cette étude s'appuiera sur les différents moyens d'expression des avocats. Deux pistes pourront être explorées pour comprendre le rôle de l'avocat dans le processus de fabrication de la sanction pénale : l'influence judiciaire par les plaidoiries, les factums et les gazettes judiciaires et l'influence extra-judiciaire par le rôle que détiennent les avocats en dehors de leur profession (notables, députés, auteurs, chroniqueurs, essayistes, membres de sociétés savantes). En tant que groupe, les avocats constituent une unité, qui a une capacité à l'expression et donc à exercer une certaine pression sur d'autres corps comme le pouvoir législatif ou la magistrature, ainsi que sur l'opinion publique. L'organisation structurée qu'est le barreau permet de donner un poids important aux idées et revendications individuelles et donc de faire porter des causes à de plus grandes échelles, voire de faire ressortir des revendications collectives. Les avocats ont plusieurs raisons de contribuer à l'élaboration de la sanction pénale, il s'agira alors de les analyser pour établir des modalités types d'intervention et comprendre de quelle manière se réalisent ces interventions. L'intérêt est de comprendre si l'avocat était un agent actif ou passif de l'élaboration de la sanction pénale. De manière active, certains avocats se portent en défenseur de certaines conceptions de la sanction pénale. Une étude des courants de pensée et de la circulation des idées sera à effectuer pour mettre en lumière cette forme de contribution. Également, une forme de contribution active peut apparaître comme un mouvement en opposition à la mise à l'écart préalable du début du siècle, les avocats cherchent à récupérer une place perdue dans l'échiquier judiciaire pour égaliser avec la magistrature. De manière passive, certaines plaidoiries adoptent comme stratégies discursives le déplacement de l'objet du débat d'une défense sur le fond difficile en une critique politique de la pertinence de la sanction. Ainsi, par la seule pratique de la défense, les avocats peuvent influencer les conceptions de la sanction pénale. L'objectif est ensuite de mettre en valeur l'ensemble de ces modalités de contribution à l'élaboration de la sanction pénale par les avocats à travers le temps et l'espace et ainsi contribuer à l'étude de la perméabilité entre le monde judiciaire et le monde politique du XIXe siècle.