Thèse en cours

RISQUER POUR GRANDIR. ETHNOGRAPHIE DES TERRAINS D'AVENTURE EN FRANCE ET RECHERCHE COLLABORATIVE

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Auteur / Autrice : Davide Terzi
Direction : Gilles Raveneau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sociologie anthropologie
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2024
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : ScSo - Sciences Sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EVS - Environnement Ville Société

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche ethnographique se concentrera sur la communauté des usagers des terrains d'aventure français. Les terrains d'aventure font partie de l'histoire de l'offre de loisirs en France, s'étant largement répandus dans les années 1970 et 1980 et jusqu'aux années 1990. Ce n'est cependant que depuis quelques années (2018) que les terrains d'aventure ont commencé à rouvrir, notamment grâce à l'engagement et au travail de l'association CEMEA (Centre d'entreinement aux méthodes d'éducation active), l'une des principales organisations d'éducation populaire en France. L'accompagnement continu et méthodique de l'association, sous forme d'aide à la coordination et de formation spécifique des animateurs et animatrices de ces espaces, a contribué à relancer les terrains d'aventure dans la modernité, avec des innovations importantes par rapport aux expériences historiques et internationales. Les terrains d'aventure d'aujourd'hui reposent en effet sur trois libertés fondamentales : la liberté d'accueil, la liberté de circulation et la liberté d'activité. Les deux premiers critères de liberté constituent une nouveauté absolue dans l'histoire des terrains, en permettant aux adultes d'accéder à des espaces qui, à l'origine, étaient réservés aux enfants. Sans ajouter un critère de sélection à l'entrée - comme en Allemagne, où les terrains d'aventure n'accueillent que les enfants de 6 à 12 ans - la démographie des usagers de l'espace est profondément modifiée et, par conséquent, les dynamiques et les relations sociales vécues et expérimentées. Le dernier impératif de liberté, en revanche, est l'élément fondateur de tous les terrains d'aventure et garantit que chaque personne est laissée libre d'explorer et d'interagir avec l'espace physique et social du terrain de la manière et au rythme qu'elle préfère. Le corollaire est que même dans des situations de risque ou de danger apparent pour un individu ou un groupe, les personnes sont encouragées à choisir leur niveau d'implication et à faire des choix actifs, expérimentant ainsi une forme de capacité d'action radicalement différente de celle qui existe dans d'autres contextes publics. La relation entre ces trois libertés reste aujourd'hui l'élément nouveau de ces espaces et a depuis longtemps attiré l'attention conjointe des professionnels, des partenaires financiers et des chercheurs et chercheuses universitaires. La thèse qui suit vise précisément à observer et à analyser les implications pratiques et théoriques de cette nouveauté fondamentale. L'étude est sensible aux implications pratiques de l'approche ludo-pédagogique particulière des terrains d'aventure fondée sur la liberté de prendre des risques pour des usagers de tous âges dans le paysage contemporain des villes françaises. En retraçant les parcours de vie des personnes qui vivent ces espaces, l'objectif est d'étudier les effets immédiats et à long terme sur leur capacité d'action dans la vie de tous les jours. En conséquence, la recherche s'intéressera également aux relations intergénérationnelles qui se créent et se renforcent sur les terrains d'aventure, notamment dans l'ordre de la parentalité et des relations enfants-parents. L'hypothèse formulée à cet égard est qu'en ouvrant ces espaces à un public mixte, les possibilités d'émancipation des enfants sont sensiblement réduites en raison de l'influence de l'autorité parentale, tout en offrant des possibilités innovantes pour les groupes familiaux et leur accompagnement spécifique. La recherche sera menée aux côtés de l'association territoriale des CEMEA Pays de la Loire, principaux acteurs du renouvellement des terrains d'aventure aujourd'hui. La recherche aura une vocation spécifiquement collaborative, selon les canons de la recherche-action et sur la base d'un contrat CIFRE avec l'association elle-même, permettant de réintégrer continuellement les observations et les analyses dans les discussions et les évolutions de ces projets.