ETUDE DE L'HABITABILITÉ DE LA SURFACE DE MARS AVEC LES EXPÉRIENCES SPATIALES SAM (MISSION MSL) ET MOMA (MISSION EXOMARS ROVER).
Auteur / Autrice : | Théo Govekar |
Direction : | Cyril Szopa, Caroline Freissinet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Astronomie et Astrophysique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Astronomie et Astrophysique d'Ile de France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales |
Equipe de recherche : IMPEC | |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
L'étude de la composition de la surface de Mars est l'un des principaux objectifs des missions d'étude in situ de cet environnement. Parmi les propriétés recherchées, le contenu en matériaux organiques est particulièrement important. En effet, une forme de chimie prébiotique, voire une activité biologique, a pu se développer sur Mars à une époque primitive à laquelle la vie est apparue sur la Terre. Mars représente donc une formidable opportunité de rechercher des traces d'activité prébiotique qui ont disparu sur Terre, dans les terrains anciens de l'hémisphère sud qui datent de plus de 4 Gans. La présence de molécules organiques est également attendue par leur apport constant par des sources exogène. La recherche de molécules provenant de tels objets aiderait à comprendre comment la matière organique se conserve ou évolue à la surface de la planète. Enfin, l'analyse d'échantillons de surface peut également apporter des informations sur la minéralogie des roches martiennes de surface. L'expérience Sample Analysis at Mars (SAM), embarquée à bord de la sonde Curiosity de la NASA qui explore la surface de Mars depuis 2012, est l'expérience de la sonde ayant pour vocation de mener à bien de telles analyses. Dans ce but, elle est composée de trois instruments analytiques, dont un chromatographe en phase gazeuse développé par le LATMOS en collaboration avec le LISA et le LGPM. Cet instrument est couplé à un spectromètre de masse développé par le centre Goddard de la NASA. Ces 2 instruments couplés permettent d'analyser les gaz de l'atmosphère, et la matière volatile issue de la préparation (pyrolyse, traitement chimique) des échantillons solides collectés par le rover. Au cours des 11 années passées d'opération de Curiosity sur Mars, l'équipe de SAM a mis en évidence pour la première fois de la matière organique dans le sol de Mars, et plus particulièrement dans une variété d'argiles. Mais la réactivité qui existe entre les matériaux organiques et les minéraux présents dans le sol rend l'identification des molécules parentes complexe. Ces 11 années d'opération ont permis de collecter une moisson d'analyses dont une grande partie reste encore à exploiter. Curiosity doit fonctionner encore au moins 2 années supplémentaires (jusqu'en 2025) et poursuivre son ascension du mont Sharp. SAM analysera des échantillons prélevés dans une couche géologique enrichie en sulfates dont le rover a débuté l'exploration. L'étude des échantillons de cette strate constituera donc une recherche originale comparativement à ce qui a été fait auparavant. Le doctorant participera donc au traitement et à l'interprétation des données passées et futures de SAM. Il mènera un travail de laboratoire important pour générer des données d'étalonnage des instruments, nécessaires au traitement des données et à l'optimisation des résultats fournis. En particulier, le doctorant étudiera l'influence des modes de préparation de l'échantillon (pyrolyse et dérivatisations) pour remonter à la nature des molécules parentes des espèces détectées par les instruments. Ce travail permettra également de caractériser des phases inorganiques présentes dans l'échantillon. En 2028, l'expérience Mars Organic Molecules Analyzer (MOMA) devrait être lancée vers Mars avec l'ensemble de la charge scientifique du rover Exomars de la mission de l'ESA du même nom. Cette expérience contiendra un chromatographe développé par le LATMOS et le LISA, ainsi qu'un spectromètre de masse et un laser à désorption/ionisation. Les analyses de MOMA seront similaires à celle de SAM, les échantillons analysés auront été collectés en profondeur (2 m) où la matière organique peut être protégée des conditions de surface. Le doctorant participera au travail de préparation et d'optimisation des méthodes analytiques à utiliser par MOMA pour les analyses in situ, et préparera le retour scientifique de l'instrument au travers d'analyses de laboratoire de matériaux pertinents pour l'étude d'Oxia Planum.