Thèse en cours

Le rôle des indices visuels d'articulation sur l'apprentissage phonologique et lexical en anglais langue étrangère chez de jeunes apprenants en France

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Auteur / Autrice : Heather Dyche
Direction : Heather Hilton
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Lexicologie et terminologie multilingues, traduction
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2016
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : 3LA - Lettres, Langues, Linguistique et Arts
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CeRLA - Centre de Recherche En Linguistique Appliquée

Résumé

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Cette thèse porte sur l'impact des indices visuels de l'articulation sur l'apprentissage phonologique et lexicale de quelques mots d'anglais chez les apprenants francophones de 6 à 8 ans (en CP et CE2) dans un contexte scolaire. Le terme « indices visuels de l'articulation » renvoie à tout mouvement visible de la bouche et du visage pendant la production de la parole Ce projet adopte une approche expérimentale : un groupe de jeunes apprenants ont vu une vidéo avec le visage du locuteur visible, et un groupe témoin a regardé une vidéo identique mais le visage du locuteur n'était pas visible. Les deux groupes ont fait ensuite des post-tests de rappel, de reconnaissance et d'imitation. Les données productives ont ensuite été transcrit par deux transripteurs, une anglophone native (moi), et une francophone native (Laurine Bouillon, étudiante en Master et stagiaire au laboratoire CeRLA lors de cette étape dans le projet). Les transcripteurs ont aussi jugé l'intelligibilité/l'accent de chaque énoncé sur une échelle de 0 à 5. Pour pouvoir bien séparer des éventuels effets liés aux différences individuelles aux éventuels effets de la présence des indices visuels de l'articulation, nos participants ont aussi complété une série de pré-tests. Certains nous avons pu adapter des tests standardisés existants (test de rappel de chiffres, barrage du WISC) et d'autres ont été créés spécifiquement pour ce projet (test de discrimination auditoire des voyelles anglaises, questionnaire sur le milieu linguistique familial.) Le prétest de discrimination auditive des voyelles anglaises ainsi que le post-test de rappel ont été créé avec le logiciel d'expérimentation OpenSesame. Des résultats analysés ne montrent pas d'effet significatif de la condition d'expérimentation, ce que nous croyons pourrait être dû à une phase d'apprentissage trop brève ou aux différences entre la composition des groupes. Cependant, nous avons constatés quelques effets intéressants lié à l'âge des participants. Par exemple, dans le pré-test de discrimination des voyelles anglaises, globalement les enfants en CE2 ont mieux réussi la tâche, ce qui va à l'encontre de l'idée, né des théories d'une période critique dans l'acquisition phonologique d'une langue étrangère (Lennenberg 1967), qui suggèrent que les enfants plus jeunes discriminent toujours mieux des contrastes non-natives en comparaison avec des enfants plus âgés. Une étude de Burnham (2003) a trouvé une baisse dans la perception des sons non-natifs chez les participants de 6ans et comparaison avec les participants âgés de 4ans et de 8ans, un résultat qui concorde avec nos propres constatations. Selon Burnham, ce phénomène est lié au début de l'apprentissage de la lecture dans la langue native. Nous avons aussi pu faire une analyse phonétique fine les tâches productives, ce qui nous ai fourni des informations intéressantes sur l'acquisition phonologique de l'anglais en absence de la langue écrite. Par exemple, ces enfants ne substituent jamais un [s] pour le /θ/ anglais, favorisant plutôt la substitution d'un [f]. Et dans 69 imitations du mot ‘rooster' /ɹu :stǝɹ/ nous avons constaté une seule incidence de sa prononciation avec le [ʁ] français en position initiale, mais la substitution fréquente de [w] en position initiale. Avec l'utilisation du logiciel de transcription et d'analyse PHON (Rose et al 2006), nous avons pu quantifier ce type de phénomène au sein de notre corpus. En association avec les jugements des transcripteurs, ces observations nous permettent de faire des comparaisons entre les taux de réussite des participants ou des groupes de participants ainsi qu'entre les niveaux de difficulté des items appris/testés lors de l'étude.