Thèse en cours

Les Directives anticipées (DA): comment penser sa mort propre à venir? Faisabilité, intra et intersubjectivités, organisation institutionnelle.

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Auteur / Autrice : Anne Meunier
Direction : Nathalie Dumet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2018
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : EPIC - Education, Psychologie, Information et Communication
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRPPC - Centre de recherche en Psychopathologie et Psychologie Clinique

Résumé

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En 2005, un extrait de la loi Léonetti pose les premiers jalons du concept des directives anticipées (DA). De quoi s'agit-il ? Tout un chacun peut écrire ses souhaits concernant sa fin de vie, c'est-à-dire poursuivre, limiter, arrêter, refuser des traitements médicaux. S'il advient que l'on ne puisse plus s'exprimer, ce papier ainsi légiféré pourra s'imposer sur l'avis médical. Les directives anticipées sont rares. Aussi bien les médecins et les soignants butent sur la démarche de rencontrer les patients et de les informer à ce propos. Les patients eux-mêmes se voient confrontés à l'idée d'une mort imminente et à l'angoisse attenante s'ils sont avancés dans la maladie. Informés tôt, ils ne sentent pas concernés ou bien ne savent pas quoi écrire face à la complexité des items médicaux dans les modèles proposés. La thèse propose de faire évoluer la culture institutionnelle de l'établissement de dialyse (où la psychologue chercheuse exerce) par une recherche-action sur les directives anticipées : entretiens semi-directifs de recherche auprès des médecins et auprès de deux groupes de patients. Elle propose ensuite d'introduire les directives anticipées dans l'institution par des actions institutionnelles auprès des patients par le biais des médecins et des soignants investis dans l'Education Thérapeutique. Ainsi, l'approche individuelle des directives anticipées se réalise par étape auprès de patients volontaires. Pas à pas, une approche méthodique des directives anticipées voit le jour : l'approche groupale et individuelle des directives anticipées jusqu'à leurs rédactions. La psychologue entreprend de décrire deux cohortes de patients qui se sont saisis de leurs directives anticipées : ceux dont la démarche ont abouti et ceux qui ont entrepris d'écrire leurs directives anticipées puis de les rendre à l'institution. Les enjeux intrapsychiques qui s'immiscent dans la relation intersubjective sont analysés et élaborés selon le contexte médical et le rapport à la mort des patients entre désir et ambivalence face à la mort propre à venir. Sont abordés également la dimension intersubjective des directives anticipées du patient en lien avec le néphrologue, la personne de confiance ou les institutions dont il dépend. L'approche théorique permet de comprendre sur le plan psychanalytique l'approche de la mort propre chez le sujet selon son âge, selon la maladie psychique, somatique puis face au processus du vieillissement. L'approche sociétale met en évidence une difficulté de positionner le patient en tant que sujet tout en débattant de la décision médicale dans le choix des traitements, du faire vivre ou du laisser mourir, du maintien en vie à tout prix avec une situation critiquée d'une mort qui n'en finit pas. L'articulation théorico-clinique met en évidence que les directives anticipées pourraient s'articuler entre patient, personne de confiance et médecin dans le respect des souhaits du patient visant une fin de vie acceptable par les trois parties sans toutefois provoquer la mort présentant une situation d'accordage entre les différentes parties à l'encontre des multitudes problématiques de fin de vie décrites dans la partie concernant l'approche de la mort sur le plan sociétale. L'étude du dispositif des directives anticipées permet une approche permettant d'analyser et de sérier les facteurs en jeu, permettant leur concrétisation, leur aspect généralisable dans le respect des médecins, des soignants et des patients pour améliorer les fins de vie.