De bonnes mines pour tous ? : Les politiques minières entre extractivisme et enjeux du développementisme : l'exemple de la République de Guinée
Auteur / Autrice : | Oumar Totiya Barry |
Direction : | Frédéric Caille |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 29/11/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Triangle. Action, Discours, Pensée politique et économique (Lyon ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Le Marcis |
Examinateurs / Examinatrices : Géraud Magrin, Michèle Leclerc-Olive, Anna Dessertine | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Géraud Magrin, Moustapha Keïta-Diop |
Mots clés
Résumé
Cette thèse ambitionne de comprendre les mécanismes qui travaillent les logiques de l’extraversion et de captation de la rente en œuvre dans la trajectoire historique et socio-économique de la Guinée. Elle met en lumière, à partir d’analyses empiriques, les différentes formes de redistribution de la rente minière, en portant un regard attentif sur les rapports de pouvoir et les transformations sociales induites par l’extractivisme. En s’appuyant sur l’historicité de la région de Boké, notre « terrain minier » éclaire les formes variées de captation de la rente qui ont contribué à inscrire durablement la structure sociale et économique de la région et de la Guinée dans une dépendance pernicieuse aux revenus générés par l’extractivisme. La thèse étudie la succession, dans la région de Boké, de continuités et de ruptures dans les formes d’intervention de l’Etat, allant d’un système d’Etat providentiel, centralisé et intégré dans la gestion des revenus miniers à une délégation de la question du développement des territoires miniers sous le prisme de la RSE. Cette dernière se présente ainsi comme une réponse sociale, infrastructurelle et politique des entreprises minières, aux demandes des communautés, tout en restant indissociable à des enjeux stratégiques et géopolitiques plus contemporains.L’analyse part du concept « d’extractivisme » comme paradigme politique et économique fondé sur le prélèvement de plusieurs formes de rente, à partir de l’exploitation et de l’exportation intensives des ressources naturelles et minières peu ou pas transformées d’un Etat (Gudynas, 2016). Cette notion est confrontée à celle du « développementisme », vu à la fois sous ses traits idéologiques, politiques et économiques. Elle désigne, en effet, un mode particulier d’intervention de l’Etat en matière de conduite du développement des territoires en lien avec l’exploitation des ressources minières et naturelles. Par ailleurs, elle peut être lue comme le produit de la convergence entre, d’une part, le paradigme extractiviste, une primarisation de l’économie, la constitution d’enclaves exportatrices et, de l’autre, le retour de l’Etat interventionniste (redistribution), rajeuni par des notions mondialisées comme la RSE et le développement durable (Svampa, 2011).Mots clés : extractivisme, extraversion, rente, RSE, pouvoir, infrastructures, développement, redistribution, revenus miniers, environnement, compensation, dépossession des terres, stratégie, Guinée, Afrique.