Rôle et Facilitation de la réinsertion professionnelle des patients à plusieurs niveaux de prise en charge addictologique.
Auteur / Autrice : | Ludovic Bardon |
Direction : | Michael Dambrun, Georges Brousse |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale |
Date : | Inscription en doctorat le 02/09/2024 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Lettres, Langues, Sciences humaines et Sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive |
Résumé
L'insertion professionnelle est une étape importante du rétablissement des patients souffrant d'addictions. En effet, le fait d'avoir une activité professionnelle est associée de nombreux bienfaits comme la diminution des consommations de substance psychoactives et une meilleure prévention de la rechute. Alors que la majorité de ces patients souhaitent retravailler, peu de dispositifs existent afin de favoriser leur retour à l'emploi. Par ailleurs de nombreuses barrières, en particulier la stigmatisation et la discrimination à l'emploi peuvent se présenter face au patient dans son parcours d'insertion. Afin de répondre à ce besoin, l'association CeCler s'est associée à l'Hôpital de jour d'addictologie (HDJA) du CHU de Clermont-Ferrand. Un dispositif partenarial et basé sur la méthode IPS (individual placement and support) a été mis en place entre les deux structures dans le cadre d'un travail de Master 2. La présente thèse s'inscrit dans la continuité de ce travail. L'objectif sera de développer et évaluer une méthode permettant de favoriser durablement l'insertion professionnelle de ces patients en travaillant simultanément sur la méthode d'insertion professionnelle utilisée et la stigmatisation en entreprise. Dans un premier temps, il s'agira d'évaluer l'efficacité du dispositif actuel sur le plan médical et social pour les patients de l'HDJA, avant d'élargir son accessibilité aux patients des autres structures du service d'addictologie du CHU de Clermont-Ferrand. Les patients seront répartis aléatoirement en trois conditions. Dans la première condition, les patients auront accès au dispositif dès le début de leur prise en charge par la structure de soins. Dans la seconde condition, les patients intégreront le dispositif en fin de prise en charge. Enfin dans la dernière condition, les patients seront orientés vers leur structure référente d'accompagnement de droit commun. Un suivi longitudinal des patients sera effectué afin d'avoir un regard sur l'efficacité du dispositif indépendamment du niveau de prise en charge addictologique. Nous nous attendons à une meilleure efficacité de l'accompagnement par le dispositif, lorsque celui-ci démarre dès le début la prise en charge. Nous nous attendons également à ce que l'accompagnement par le dispositif soit plus efficace que l'orientation vers la structure de droit commun. Parallèlement, une intervention visant les recruteurs des entreprises du réseau de CeCler, sera élaborée puis évaluée. Cette intervention devra viser la déstigmatisation durable des personnes souffrantes d'addiction et favoriser leur future embauche. Pour ce faire, les entreprises seront également réparties dans trois conditions. Dans la première condition, une intervention spécifique aux addictions sera proposée. Dans la seconde, une intervention non spécifique aux addictions sera proposée (psychiatrie en général). Et enfin dans la troisième, une formation simple sur les addictions sera proposée. L'évaluation de l'intervention sera effectuée à plusieurs temps. Nous nous attendons à ce que l'intervention spécifique aux addictions soit plus efficace pour favoriser l'embauche durable des patients que les deux autres. Enfin, une focalisation sur de potentiels effets d'interaction sera faite afin d'avoir un regard global sur l'efficacité de la méthode développée. Nous nous attendons à ce que le niveau de stigmatisation soit réduit plus durablement pour l'entreprise qui embauche un patient souffrant d'addiction. Ceci serait d'autant plus vrai si l'entreprise a participée à l'intervention spécifique aux addictions. De plus, nous attendons que l'accompagnement par le dispositif soit plus efficace lorsque le patient est embauché par entreprise ayant été sensibilisée aux addictions par le biais de l'intervention spécifique.