Histoire de la parfumerie italienne au XIXe siècle
Auteur / Autrice : | Charlotte Gaudry |
Direction : | Anne Dalmasso, Erika Wicky |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 02/09/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LARHRA - Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes |
Equipe de recherche : LARHRA - Equipe de Grenoble |
Résumé
Au XIXe siècle, l'Italie est marquée par la croissance des maisons de parfum. Nous pouvons nous interroger sur l'importance que possède la parfumerie en Italie au XIXe siècle, et sur les grandes étapes de son développement sur les parties concernées de son territoire. Malgré l'importance de l'Italie dans le commerce des matières premières et de la mode des gants parfumés depuis la Renaissance la parfumerie italienne, il semble cohérent de se questionner sur la pérennité de ce secteur à cette époque encore peu étudiée. Dans ce sens, l'étude de l'impact du développement de la parfumerie sur des secteurs tels que ceux de l'artisanat, de la production agricole ou encore de l'industrie apparait comme fondamentale, toute comme les transformations notables sur l'ensemble du territoire face à ce phénomène. A partir de ces données, trois axes de recherche sont envisagés : I- La territorialisation du secteur de la parfumerie Pour comprendre cela, l'analyse doit se faire à partir d'un corpus prenant en compte les différentes régions italiennes influentes dans le domaine de la parfumerie. Comme l'affirme Marika Vecchiattini : « Pendant que la ville de Grasse s'affirmait définitivement comme la capitale de la parfumerie française, en Italie naissait plusieurs compagnies réparties sur l'ensemble du territoire » . La géographie permet d'étudier en détails l'implantation des grandes maisons ou les industries dans des régions en particulier , la culture des plantes à parfum sur le territoire, le lien de cela à l'industrialisation croissante, mais aussi de ce qu'il advient de l'artisanat. Pour se faire, des manuels Hoepli seront indispensables. En parallèle à cela nous pouvons noter l'influence de villes telles que Florence, Venise, Bologne, Mantoue, Parme et Milan. Nous pouvons ainsi donner l'exemple de la tradition de l'usage de la violette née à Parme à la moitié du XVIIe siècle, pour devenir un symbole de la parfumerie italienne, et analyser des phénomènes comparables dans les diverses villes citées précédemment. Confronter cela selon les régions dans lesquelles ils sont établit conduit à tirer des conclusions à propos des matières premières et senteurs privilégiées, des accords phares, et, ainsi, suivre l'évolution des modes olfactives, et de la manière dont l'Italie s'est distinguée par sa production de matières premières. Cela étant fait, nous pourrons comprendre l'histoire des maisons de parfum, d'artisans et d'industriels pour analyser leurs stratégies commerciales, les matières premières qu'ils utilisent et comment, et leur impact économique sur le territoire. II- Les acteurs de la parfumerie italienne del Novecento Cette question d'acteurs est fondamentale dans une thématique réunissant un nombre important d'activités. Il faut ainsi les identifier. Nous pouvons nous interroger quant à leur identité, leurs rôles et leurs impacts. A cet énoncé, les noms des maisons de parfums nous viennent aussitôt. Pour cette époque, nous pouvons mentionner Colli Fioriti (Milano), Bertelli (Milano, 1884), Bortolotti (Bologna) , O.P.S.O. Officina Parmense Sostanze Odorose (Parma), Puglisi & Manara (Palermo), Valsecchi & Morosetti (Milano), Saccò & Borsari (Parma) etc. En parallèle, nous pouvons établir une liste non exhaustive mentionnant les institutions culturelles, les entreprises, les industries, les familles d'industriels, les producteurs de matières premières, les artisans, les commerçants, les parfumeurs, les historiens, les économistes, les chimistes, les anthropologues, les philosophes, les publicitaires, les designers, les artistes, les illustrateurs etc. En effet, les derniers acteurs cités ont une grande part d'importance dans la stratégie commerciale de la promotion des parfums. L'univers publicitaire d'une marque est l'emballage qui donne aux potentiels acheteurs l'envie de sentir le parfum puis de se le procurer. Marika Vecchiattini s'est penchée sur la question du développement des maisons de parfums en Italie pour démontrer que l'histoire de la parfumerie italienne au XIXe siècle a été un tremplin pour assurer son ancrage le siècle suivant. Toutefois, rares sont les écrits à ce sujet. De nombreux blogs retracent une histoire toujours semblable. Il apparait alors nécessaire de traiter les informations à partir de leur source, soit en contactant directement les entreprises ou les archives des villes dans lesquelles elles se sont implantées. Chaque secteur relié au monde du parfum et du parfum inclut une pluralité de métiers et de catégories de personnes. Nous pouvons alors nous questionner sur leur fonctionnement, et leur organisation. Se réunissent-ils selon des groupements sous forme de corporations, sont-ils sous l'égide de l'Etat ? Ont-ils des articulations communes (artisanat/ industrie) ? III- Une histoire matérialisée : quels produits ont fait l'histoire et que reste-t-il ? Il semble incohérent d'omettre le parfum en lui-même, essence même de ce sujet. Il est ainsi plus que nécessaire d'analyser les produits ayant marqué ce siècle, et fait la renommée de l'Italie à travers l'Europe, voire le monde. Nous pourrons ainsi comparer les inspirations des parfumeurs menant à la création d'un parfum et de l'univers artistique l'entourant, ou encore les accords phares et les parfums dits « iconiques ». La mise en valeur, problématique actuelle, est aussi importante pour pérenniser ce secteur. Dans ce sens, nous pourrons nous concentrer sur les institutions culturelles, et autres organismes protégeant la parfumerie italienne pour saisir la représentation de ce siècle de parfumerie italienne. Les musées jouent un rôle fondamental dans l'histoire de la parfumerie. Le Musée du Palazzo Mocenigo de Venise (1985) s'inscrit dans cette direction. Si le musée abrite aujourd'hui des textiles et des costumes, il est aussi le musée du Parfum à la suite de ses rénovations datant de 2013. Nous pouvons également mentionner Il Museo delle Profumeria situé à Parme dans la Palazzina Borsari. Il retrace l'histoire de cette entreprise fondée en 1870, en plus d'être le reflet de l'histoire du costume, du graphisme et de la publicité jusqu'à la première moitié du XXe siècle. L'exposition est divisée en deux sections : la première est consacrée à la « Violetta di Parma », la seconde est relative à l'évolution du style des parfums Borsari. Il s'agira de classifier les objets et innovations, comprendre leurs usages à cette époque, et ce qu'ils indiquent sur la personne qui en use où qui met à disposition ces objets pour les collections, et comment ils sont exposés ou conservés. Ainsi cela mène à voir quels objets sont le plus valorisés, quelle histoire servent-ils et quelle est leur disposition dans le parcours muséographique etc. Nous en venons à nous demander si les musées « industriels » ou les premières associations regardent la parfumerie italienne comme un bien et des savoir-faire anciens dignes d'être conservés, et de fait, s'il existe un véritable patrimoine de la parfumerie italienne au XIXe siècle.