Casser des os: Étude multiphysique de la fracturation et application archéologique
Auteur / Autrice : | Lisa Justiniany |
Direction : | Pierre Magniez, Philippe Lasaygues |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Méditerranéen de préhistoire Europe-Afrique |
Mots clés
Résumé
La substantifique moelle constituait un des objectifs vitaux pour les Hommes préhistoriques. Pour cela, ils ont systématiquement cassé les os de leurs proies-herbivores, en particulier les os longs pour en extraire cette ressource nutritive et domestique essentielle. Ce comportement alimentaire est bien documenté dans la plupart des habitats occupés par les sociétés de chasseurs-cueilleurs, depuis le Paléolithique mais également par des études ethnographiques. L'analyse des modes de fracturation des os représente ainsi une donnée majeure pour identifier les stratégies d'acquisition carnée, de consommation et traitement des carcasses des groupes humains premiers et in fine d'appréhender leurs capacités cognitives, techniques et leurs comportements socio-économiques. Cependant, pour mieux comprendre ce processus de fracturation, il est impératif de bien connaitre les propriétés mécaniques de la matière exploitée, ici les ossements des proies d'herbivores sauvages, en fonction de leur ontogénie (âge, sexe) et des facteurs du milieu (climat, saisons). Ce projet doctoral s'attachera à résoudre plusieurs problématiques, dont l'influence des propriétés morpho-structurelles et biomécaniques d'ossements (porosité, masse volumique, visco-poro-élasticité) sur la fracturation osseuse, en utilisant une approche mutliphysique originale en science archéologique (microtomographie par rayon X (µCT), ultrasons, micro-mécanique, nano-indentation) afin d'identifier la variabilité des signaux selon le type d'os et leurs portions, et leurs facteurs intrinsèques (âge, sexe) sur des herbivores et leurs variations individuelles, intra et inter-osseuses. Une application sera effectuée sur des assemblages osseux, en particulier de sites paléolithiques, afin de mieux comprendre à la fois les techniques de cassures opérées par les préhistoriques (au moment du dépôt pour extraite une ressource vitale : la moelle) mais aussi mieux déterminer les biais taphonomiques (conservation de matériel post-dépôt). La combinaison d'études actualistes, quantitatives et expérimentales, sur des stocks fossiles, permettra une réflexion de haute résolution sur les stratégies humaines alimentaires (Archéologie Préhistorique) grâce à une meilleure connaissance du matériau OS' grâce à l'étude d'un triple corpus ostéologique, expérimental et archéologique de cerf et de bovinés.