Les populares de la République romaine : figures, pratiques et représentations.

Populares of Roman republic : people, practices and representations

• Auteur / Autrice : Valentine Barthélemy
• Direction : Julien Dubouloz, Sylvie Pittia
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
• Etablissement(s) : Aix-Marseille
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRAA - Institut de recherche sur l'architecture antique

Mots clés

Mots clés libres

Populares

République romaine

Figures

Pratique

Représentation

Populares

Roman republic

People

Practice

Representation

Résumé

Cette thèse a pour objectif de proposer une approche nouvelle des hommes politiques romains que l'on a appelés, faute de bonne traduction pour rendre ce terme polysémique, les populares. Il s'agira donc d'étudier les populares pour eux-mêmes, en ce qu'ils constituent, ou non, un réseau politique, en nous appuyant sur une bibliographie dont les nombreux et récents travaux sur le populus et ses concepts voisins ont toutefois ménagé une place de choix pour l'étude des hommes populaires. La chronologie de cette enquête ira du du IIe siècle avant n. è. à l'avènement de Tibère. C'est au sein d'un contexte troublé de mutations de l'appareil politique romain et de l'apparition de la violence systémique dans la vie civique que prend place cette thèse, qui s'intéresse aux hommes qui ont tenté de mener des réformes de l'Etat et qui étaient, idéologiquement du moins, du côté du peuple. La base de travail de la thèse consiste à établir une prosopographie des populares pour en étudier les différentes figures et voir s'il existe un réseau constitué, inter et intra générationnel, de populares, en plus de relation de solidarité, de parentèle, de clientèle. Il s'agira également d'étudier les représentations des populares, à travers les sources littéraires, numismatiques et épigraphiques. Cette représentation sera envisagée dans son ambivalence : les populares opèrent eux-mêmes leurs propres représentation, dont on a un aperçu à travers les sources littéraires ou numismatiques. Mais l'enjeu de la représentation des populares appartient également aux autres acteurs politiques, contemporains et postérieurs aux populares. Enfin, on étudiera les pratiques politiques et culturelles des populares ainsi que leurs stratégie d'investissement de l'espace urbain romain. Tout d'abord, il faudra interroger la capacité des populares à mobiliser ou non le populus. Cela revient donc à étudier les pratiques politiques, en tant qu'elles s'écartent ou non des traditionnels moyens de la nobilitas à interroger la voix populaire. Une autre approche, novatrice, consistera à étudier l'investissement de l'espace urbain par les populares. Il faudra chercher non seulement les lieux symboliques pour le peuple, le corps civique, mais aussi se pencher sur la façon dont les populaires les investissent, par exemple par l'érection de temples ou de statues Comment les populares s'approprient-ils l'Urbs et y circulent-ils ? Les sphères privée et publiques où évoluent les hommes populaires devront également faire l'objet d'une analyse, afin de rendre compte d'un usage spatial ritualisé et spécifiquement populaire. Enfin, il faut interroger le rapport des populaires à la vie de la cité. Comment y participent-ils ? Construisent-ils des temples, organisent-ils des banquets ? et pour quelles divinités ? Quelles funérailles sont particulièrement célébrées par eux? Peut-on, en définitive, déceler des points communs et des actions semblables à travers les générations qui pourraient être spécifiquement attribuées aux populares? Ainsi, à l'issue de la thèse, le renouvellement du catalogue prosopographique des figures de populares, étayé par l'étude des pratiques et des représentations, aura permis de proposer une autre approche, centrée sur le groupe des populares, dans une enquête diachronique aux sources et aux questionnements historiques élargis et renouvelés. Cette thèse cherchera donc à montrer si effectivement les populares peuvent être appréhendés comme un groupe ou un réseau cohérent, inter et intragénérationnel, mobilisé autour de valeurs et de pratiques culturelles, politiques et sociales communes, partisans d'une réforme structurelle de la res publica. Il s'agira également, dans une perspective diachronique, d'évaluer le poids de la représentation stéréotypée des populares dans l'historiographie tant ancienne que moderne

The aim of this thesis is to propose a new approach to the Roman politicians who, for want of a good translation for this polysemous term, have been called the populares. The aim will therefore be to study the populares for themselves, in terms of whether or not they constituted a political network, drawing on a bibliography whose numerous recent works on populus and related concepts have nonetheless given pride of place to the study of popular men. The chronology of this investigation will run from the second century BC to the accession of Tiberius. It is within this troubled context of changes in the Roman political apparatus and the emergence of systemic violence in civic life that this thesis takes place, focusing on men who attempted to carry out reforms of the state and who were, ideologically at least, on the side of the people. The thesis will be based on a prosopography of the populares, in order to study their various figures and see whether there was a network of populares, both inter- and intra-generational, in addition to relationships of solidarity, family and clientele. The representations of the populares in literary, numismatic and epigraphic sources will also be studied. This representation will be considered in all its ambivalence: the populares themselves produced their own representations, which we can glimpse through literary and numismatic sources. However, the representation of the populares was also a matter for other political actors, both contemporary and subsequent to the populares. Finally, we will study the political and cultural practices of the populares and their strategy for investing Roman urban space. First of all, we need to examine whether the populares were able to mobilise the populus. This means studying political practices, insofar as they do or do not depart from the traditional means of nobilitas to question the popular voice. Another innovative approach will involve studying how the populares occupied urban space. Not only will we have to look for places that were symbolic for the people, the civic body, but we will also have to examine the way in which the populares invested them, for example by erecting temples or statues. How did the populares appropriate the Urbs and move around within it? The private and public spheres in which the populares moved will also need to be analysed, in order to account for a ritualised and specifically popular spatial use. Finally, we need to examine the relationship between working-class people and the life of the city. How did they participate? Did they build temples, organise banquets - and for which deities? Which funerals did they celebrate in particular? In short, can we detect commonalities and similar actions across the generations that could be specifically attributed to the populares? At the end of the thesis, the renewal of the prosopographical catalogue of populares figures, supported by the study of practices and representations, will have made it possible to propose a different approach, centred on the group of populares, in a diachronic survey with expanded and renewed sources and historical questions. This thesis will therefore seek to show whether the populares can indeed be understood as a coherent, inter- and intra-generational group or network, mobilised around shared cultural, political and social values and practices, and advocates of structural reform of the res publica. From a diachronic perspective, the aim is also to assess the weight of the stereotypical representation of the populares in both ancient and modern historiography.