Les sanctions en droit de la performance environnementale des immeubles bâtis. Etude de droit privé
| Auteur / Autrice : | Roxane Berthommé |
| Direction : | Nicolas Cayrol, Camille Dreveau |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Droit Privé |
| Date : | Inscription en doctorat le 09/09/2024 |
| Etablissement(s) : | Tours |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais |
Mots clés
Résumé
A la réglementation thermique destinée à faire face au choc pétrolier se substitue une politique visant à améliorer la performance environnementale des bâtiments neufs et bâtis pour répondre aux enjeux climatiques. L'objectif général fixé par le législateur est de disposer à l'horizon 2050 d'un parc de bâtiments sobres en énergie et faiblement émetteurs de gaz à effet de serre. En conséquence, le corpus législatif et réglementaire s'étoffe et se diversifie considérablement, tant dans ses objectifs lesquels sont plus globaux et ambitieux, que dans son domaine. La performance environnementale d'un bâtiment s'analyse sur l'ensemble du cycle de vie d'un bâtiment, de sa construction, à son exploitation et sa démolition. Elle tient notamment compte des matériaux employés (biosourcés, issus du recyclage ou du remploi). Elle s'attache à la quantité et aux sources de l'énergie utilisée pour la construction et l'exploitation du bâtiment, comme à celle qu'il produit. Toutefois, qu'ils soient d'ordre juridique, économique ou technique, les obstacles et freins à la construction et surtout à la rénovation de bâtiments performants sont nombreux. A titre d'illustration, l'obligation de réaliser des travaux de rénovation énergétiques sur les bâtiments privés résidentiels à l'occasion d'une mutation a été considérée comme inconstitutionnelle car portant atteinte au droit de propriété (CC n° 2015-718 du 13 août 2025, Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte). Pour accélérer cette transition, le législateur a recours à diverses techniques et outils juridiques. Il en résulte que la performance environnementale ne trouve plus son siège dans la seule partie réglementaire du code de la construction et de l'habitation mais intègre les différentes branches du droit. Le droit de la performance environnementale des bâtiments apparait de prime abord éclaté et disparate, voire peu cohérent. Par ailleurs, les difficultés liées à sa conception et à sa mise en uvre se traduisent par un certain tâtonnement des pouvoirs publics. Le contenu des normes, leur entrée en vigueur, leur domaine, leurs effets évoluent régulièrement et rapidement, soulevant de nombreuses interrogations pratiques et théoriques. A ce jour, la performance environnementale des bâtiments n'a fait l'objet d'aucune analyse juridique globale. C'est pourquoi, le projet de thèse propose d'étudier le cadre législatif et réglementaire relatif à la performance environnementale à travers l'analyse des sanctions qui y sont attachées, qu'il s'agisse d'inciter, de faciliter ou de contraindre le propriétaire, l'occupant ou l'exploitant du bâtiment, ou au contraire de l'exonérer de cette obligation. Le terme « sanction » est ici employé dans un sens large, désignant une peine ou une récompense. Cet angle permet à la fois d'adopter une réflexion autour des concepts juridiques tout en proposant des résultats opérationnels. Une attention particulière sera portée aux immeubles soumis à la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Cette loi organise en effet une propriété individuelle au sein d'une collectivité organisée. Elle doit donc concilier les intérêts et droits individuels des copropriétaires et l'intérêt collectif, qui va au-delà de la somme des intérêts individuels. Par ailleurs, le législateur fait du droit de la copropriété un outil au service de la politique de la ville. Il est dès lors particulièrement intéressant d'étudier les techniques mises en uvre pour favoriser ou imposer les décisions en faveur des travaux de rénovation énergétique de l'immeuble. A ce jour, la performance environnementale des bâtiments n'a pas fait l'objet d'analyse juridique globale. C'est pourquoi, le projet de thèse propose d'étudier le cadre législatif et réglementaire relatif à la performance environnementale à travers l'analyse des sanctions qui y sont attachées, qu'il s'agisse d'inciter, de faciliter ou de contraindre.