La ruée vers l'air : comment les bactéries naviguent-elles dans des environnements complexes d'écoulement et d'oxygène ?
Auteur / Autrice : | Tristan Cerdin |
Direction : | Carine Douarche, Emmanuelle Rio, Sophie Marbach |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Physique en Ile de France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Fluides, Automatique et Systèmes Thermiques |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Pour favoriser la guérison et la recolonisation des sols dégradés, il est essentiel de comprendre comment les formes de vie minuscules, telles que les micro-organismes, peuvent naviguer dans ces environnements et y nicher de manière durable. Pour coloniser un nouveau milieu, les bactéries ont besoin de certaines conditions minimales : un milieu fluide porteur et des substances chimiques telles que l'oxygène et les nutriments. Dans les sols, ces conditions environnementales sont intrinsèquement complexes : les fluides circulent dans des milieux poreux et l'oxygène et les autres sources de nutriments sont distribués de manière hétérogène. Des progrès considérables ont été réalisés dans la compréhension de la navigation et de la colonisation sous l'effet de facteurs environnementaux uniques. Par exemple, nous savons que les bactéries migrent vers des zones riches en nutriments grâce au chimiotactisme et qu'elles s'y développent plus rapidement, créant ainsi des boucles de rétroaction qui influencent les schémas spatiaux et la stabilité de la colonie. Nous savons également que les bactéries ont tendance à nager à contre-courant. Or, dans des environnements réalistes, les flux de fluides et les gradients chimiques sont souvent présents en même temps. Étant donné que les écoulements de fluides modifient les gradients chimiques, qui modifient tous deux la nage d'une bactérie de différentes manières, quelles sont les boucles de rétroaction de la motilité des bactéries dans ces environnements complexes ? Et comment affectent-elles la navigation d'une colonie bactérienne entière ? Le problème est intrinsèquement multi-échelle, depuis les gradients de concentration à l'échelle d'une bactérie jusqu'à la colonisation à grande échelle de milliers d'individus. Pour progresser sur ces questions, l'objectif du doctorat sera de développer des expériences et des modèles, afin de comprendre le comportement des bactéries dans un environnement hétérogène, soumises à un gradient d'oxygène dans un écoulement [1, 2]. Un nouveau cadre d'analyse, reposant sur les fluctuations du nombre de bactéries dans les boîtes d'analyse au cours du temps [3], sera établi dans ce contexte de colonisation. Il nécessite la construction de théories avancées pour interpréter les propriétés statistiques de ces comptages fluctuants. Elle sera directement appliquée aux données expérimentales acquises au laboratoire pour mettre en lumière les dynamiques hétérogènes et collectives des bactéries. Les résultats permettront d'élargir notre compréhension de la colonisation des micro-organismes. L'étude permettra également de quantifier comment les gradients d'oxygène modifient le comportement des bactéries sous écoulement.