Etude des propriétés photo(electro)catalytiques de nanodiamants pour la production de H2 et la réduction du CO2
Auteur / Autrice : | Yasmine Bouaouni |
Direction : | Hugues Girard, Jean-Charles Arnault |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Chimie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences chimiques : molécules, matériaux, instrumentation et biosystèmes |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : NIMBE - Nanosciences et Innovation pour les Matériaux, la Biomédecine et l'Energie - DRF/IRAMIS |
Equipe de recherche : Laboratoire Edifices Nanométriques | |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Résumé
Parmi les semiconducteurs à l'échelle nanométrique, les nanodiamants (ND) n'ont pas encore été vraiment pris en compte pour les réactions photoélectrocatalytiques. Cela s'explique par la confusion avec le diamant monocristallin idéal présentant une large bande interdite (5,5 eV) qui nécessite une illumination UV profonde pour initier leur photoréactivité. À l'échelle nanométrique, les ND renferment des défauts natifs (carbone sp2, impuretés chimiques telles que l'azote) qui peuvent créer des états énergétiques dans la bande interdite du diamant, ce qui diminue l'énergie lumineuse nécessaire pour amorcer la séparation des charges. Cette hypothèse a été étayée par une étude récente à laquelle notre groupe a participé et qui combine des résultats expérimentaux et des calculs DFT [1]. En outre, la structure électronique du diamant peut être fortement modifiée (sur plusieurs eV) en jouant sur ses terminaisons de surface (oxydées, hydrogénées, aminées) [2], ce qui peut ouvrir la voie à des alignements de bandes optimisés. En combinant ces atouts, les ND deviennent alors compétitifs avec d'autres semiconducteurs pour des photoréactions. Nous avons ainsi récemment mis en évidence la production de H2 sous illumination solaire à partir de la dissociation de l'eau en présence de nanodiamants, avec des performances équivalentes à celles des nanoparticules de TiO2 P25 [3]. L'objectif de cette thèse est de poursuivre l'étude du potentiel des nanodiamants pour la production de carburants solaires (H2 ou par réduction du CO2) par photo/électro-catalyse grâce à une collaboration entre le NIMBE (Hugues Girard et Jean-Charles Arnault), spécialisée dans la synthèse de nanodiamants et SOLEIL (Benedikt Lassalle, LUCIA), expert en électrocatalyse et en charactérisations spectroscopiques. En ce qui concerne la production de H2, le travail se concentrera sur deux objectifs principaux : (i) mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent la production de H2 observée avec les nanodiamants, et (ii) optimiser leurs performances en construisant notamment des hétérostructures. Différentes chimies de surface et structures de cur seront étudiées, afin d'évaluer l'influence de ces paramètres sur les propriétés photocatalytiques. Au-delà des terminaisons hydrogénées et oxydées, le travail s'intéressera aussi à l'influence du carbone sp2 promu à la surface des particules par un recuit à haute température ou dans leur cur par des irradiations électroniques. Ces modifications seront analysées à l'aide d'une série de techniques spectroscopiques complémentaires, notamment FTIR, Raman, XRD et XPS. Les ND modifiées seront ensuite dispersées dans des colloïdes aqueux et évaluées par DLS et Zetametrie avant d'être testées pour la production de H2 sous illumination solaire. La deuxième partie de la thèse explorera la réduction du CO2 par (photo)électrocatalyse. Dans une première approche, des encres catalytiques seront préparées en utilisant des nanodiamants modifiés en surface, suivant une technique déjà maîtrisée par l'équipe SOLEIL pour d'autres électrocatalyseurs (Nafion + noir de carbone). Nous explorerons également une seconde approche impliquant la création de structures poreuses de ND, fabriquées par un procédé qui combine un jet aérodynamique de nanodiamants formés à partir d'une suspension colloïdale avec le dépôt simultané d'une matrice par PVD (Physical Vapor Deposition) [4]. Après avoir effectué des caractérisations morphologiques et chimiques de ces encres catalytiques et/ou structures poreuses basées sur les ND à l'aide de SEM, XPS et XAS, nous étudierons leurs performances (photo)électrocatalytiques sous illumination visible pour la réduction du CO2 en termes de taux de production et de sélectivité. Enfin, les échantillons les plus efficaces seront utilisés pour des développements ultérieurs en utilisant des macrocycles de métaux de transition, tels que les phtalocyanines de cobalt ou de fer [5].