Étude anthropo-politique des luttes au Caucase du Sud : soft-power inquiétant ou pratiques démocratiques ?
Auteur / Autrice : | Tiphaine Gingelwein |
Direction : | Jean-François Loudcher, Taline Ter minassian |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Inscription en doctorat le 05/09/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sociétés, Politique, Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Cultures, Education, Sociétés |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Le Caucase est une région représentant un intérêt croissant pour le monde de la recherche, tant pour les processus géopolitiques dans lesquelles elle est engagée que pour sa richesse ethnoculturelle. En dépit de leur grande diversité, les peuples caucasiens semblent unis autour de la pratique des disciplines de combat, et plus précisément des luttes, pratiques que certains lient au contexte géopolitique historique, et parfois actuel, de la région. Les États indépendants du Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) présentent la particularité de voir pratiquées à la fois des disciplines de lutte modernes (lutte libre, gréco-romaine, judo, sambo) et traditionnelles (kokh, güleş, tchidaoba). Ces différentes formes de lutte peuvent être pratiquées selon diverses modalités (pratique traditionnelle, sport traditionnel, sport moderne) qui traduisent et participent à la genèse de nouvelles cultures politico-corporelles dans le contexte post-soviétique. Nous souhaitons interroger l'établissement de ces cultures et leur possible renforcement dans le cadre des conflits post-soviétiques que connaît la région. Notre approche consiste donc en l'étude des caractéristiques politiques et culturelles du Caucase du Sud à travers ses activités physiques. Elle rejoint l'intérêt porté par les sciences du sport à l'encontre des disciplines traditionnelles pratiquées dans le monde, mais vise également à étudier la pratique de disciplines modernes dans ces trois États, qui occupent une place grandissante sur la scène des luttes internationales. L'un des objectifs majeurs de ce travail sera l'analyse des qualités sportives et culturelles des luttes dans la région, ainsi que de leurs modalités de pratique. La méthodologie de recherche comporte plusieurs étapes et nécessite de se rendre dans les trois pays étudiés, afin : d'avoir accès et d'étudier la littérature scientifique locale ainsi que la documentation conservée au sein de différentes institutions culturelles et sportives régissant la pratique des luttes ; d'assister à des événements culturels et sportifs faisant intervenir la pratique de ces disciplines ; de mener des observations et des entretiens auprès de différents acteurs (pratiquants, spectateurs, acteurs institutionnels et économiques) ; de mener des observations participantes dans les capitales Erevan, Bakou et Tbilissi, ce qui nous permettra d'étudier la pratique des luttes modernes, et facilitera les échanges avec les acteurs de ce milieu. Cette recherche vise à apporter une nouvelle compréhension des pratiques physiques sud-caucasiennes au regard de leur inscription politique et culturelle. À partir d'observations in situ en Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie, il s'agit donc d'éclairer les différentes modalités de pratique des luttes et de déterminer comment celles-ci interagissent avec différents enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques, générant ainsi de nouvelles cultures politico-corporelles nationales et post-soviétiques.