Thèse en cours

Etude du mécanisme d'action antiviral du facteur de restriction à large spectre MX1 contre le virus influenza A et d'autres virus pathogènes humains.

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Auteur / Autrice : Jimmy Cadenes
Direction : Caroline Goujon
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRIM - Institut de Recherche en Infectiologie de Montpellier
Equipe de recherche : Interféron et restriction antivirale

Résumé

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En tant que parasites intracellulaires obligatoires, les virus dépendent de nombreux facteurs cellulaires pour réaliser leur cycle de réplication. Au cours de l'évolution, les organismes hôtes ont développé des moyens de défense contre les infections virales, dont l'immunité innée, qui inclut notamment le système interféron. L'interféron est produit par les cellules infectées après détection, par des récepteurs de surface ou cytosoliques spécialisés, d'agents pathogènes tels que les virus. L'interféron régule l'expression de centaines de gènes (les ISG ou Interferon Stimulated Genes) qui permettent l'établissement d'un état antiviral puissant, prévenant efficacement la réplication virale. Ainsi, les produits de certains ISG, tels que les GTPases de la famille MX (myxovirus resistance), sont des effecteurs antiviraux participant à l'inhibition de la réplication virale. Chez l'Homme, il existe deux protéines MX, avec des localisations subcellulaires et des spécificités antivirales différentes. Ainsi MX2, présente au niveau de l'enveloppe nucléaire, est capable de limiter la réplication du VIH-1 et du virus de l'herpès en empêchant leur accès au noyau. MX1 est cytoplasmique et inhibe de très nombreux virus à ARN, tels que le virus influenza A, les bunyavirus ou le virus de la rougeole, ainsi que des virus à ADN. Les protéines MX semblent capables de reconnaître des éléments viraux mais les mécanismes moléculaires qu'elles mettent en jeu pour inhiber la réplication d'autant de virus différents restent à ce jour un mystère. Notre équipe s'intéresse à la compréhension du mécanisme d'action de ces protéines antivirales à large spectre et utilise dans ce but une combinaison d'approches de pointe, dont des approches de Bio-ID, des cribles CRISPR à l'échelle du génome, ou de la microscopie en temps réel et super-résolution. Nous avons récemment mis en lumière un nouveau blocage imposé tardivement par MX1 sur l'infection par le virus influenza A (IAV) (McKellar et al., bioRxiv 2024). Ainsi, MX1 s'associe transitoirement avec les complexes ribo-nucléoprotéiques viraux (ou vRNP) dans le cytoplasme et utilise la dynéine et le réseau de microtubules pour induire leur transport rétrograde. MX1 orchestre ensuite leur séquestration irréversible près du centre organisateur des microtubules. C'est la première fois qu'il est montré i) une association transitoire de MX1 avec les vRNP d'IAV, et ii) leur détournement vers le MTOC et leur séquestration les empêchant d'atteindre la membrane plasmique, lieu du bourgeonnement viral. Le projet de thèse visera à comprendre les mécanismes moléculaires mis en jeu par MX1 et s'articulera comme suit : Axe 1) Identification des partenaires protéiques de MX1 induisant la séquestration irréversible des vRNP d'influenza A en employant la technique de bioID et caractérisation de leurs rôles ; Axe 2) Contribution de MX1 dans les défenses anti-influenza A induites par l'interféron dans un modèle hautement pertinent physiologiquement : les épithélia respiratoires primaires humains cultivés à l'interface air-liquide. Axe 3) Exploration de l'impact de MX1, de ses partenaires identifiés dans l'axe 1, et des protéines MX homologues sur le trafic intracytoplasmique d'un panel de virus à ARN et ADN. Ce projet de thèse permettra de mieux comprendre les mécanismes moléculaires antiviraux de protéines extrêmement efficaces pour limiter la réplication virale et ainsi potentiellement ouvrir la voie au développement futur de nouvelles stratégies thérapeutiques antivirales.