Thèse en cours

Nature, dynamique et plasticité des interactions inter-espèces au cours de la dégradation de l'alginate par les communautés microbiennes marines

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Camila Camila
Direction : François Thomas
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la nature et de l'Homme : évolution et écologie
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Biologie intégrative des modèles marins
Equipe de recherche : Glycobiologie Marine

Résumé

FR  |  
EN

Les macroalgues sont des producteurs primaires majeurs dans les environnements marins, avec une biomasse mondiale estimée à plusieurs centaines de mégatonnes. Les microorganismes jouent un rôle crucial pour le cycle du carbone en reminéralisant une grande partie de cette matière organique stockée principalement sous forme de glycanes. Des centaines d'espèces microbiennes de différents écotypes co-existent, entre lesquelles des interactions métaboliques s'établissent. Des études récentes montrent que seule une fraction des microorganismes marins est spécialisée dans la dégradation des glycanes algaux. Agissant comme pionniers de la dégradation, ils produisent des métabolites qui alimentent des consommateurs microbiens secondaires, appelés cross-feeders. Deux types de microorganismes pionniers peuvent initier la dégradation de la biomasse. Les pionniers dits selfish ne libèrent que peu ou pas du tout de produits de dégradation dans leur milieu, grâce au couplage de la dégradation des biopolymères par des enzymes membranaires et de l'import direct des oligomères dans les cellules. Par contraste, les pionniers dits sharing utilisent plutôt des enzymes sécrétées, qui libèrent des oligomères solubles dans le milieu. Par la suite, deux types de cross-feeders bénéficient de l'action des pionniers. Des microorganismes dits exploiters peuvent utiliser les oligomères libérés par les pionniers sharing, alors qu'ils sont incapables de dégrader directement le polymère. Enfin, des microorganismes dits scavengers peuvent assimiler les métabolites secondaires produits par les pionniers et les exploiters. Malgré leur impact sur le devenir du carbone séquestré par les algues, ces interactions restent encore mal documentées. Ce projet vise à décrypter la nature, la dynamique et la plasticité des interactions inter-espèces mises en place au sein des communautés microbiennes dégradant l'alginate, le glycane majoritaire des algues brunes, présent à la fois dans les tissus algaux et sécrété dans l'eau de mer. Nous intégrerons des données de physiologie bactérienne, de métabolomique, d'imagerie, de génomique et d'écologie microbienne, à la fois sur communautés naturelles et sur des souches cultivées en laboratoire. La compréhension de ces interactions métaboliques est fondamentale pour appréhender les fonctions des consortiums microbiens en milieu naturel et optimiser leur utilisation pour des processus de bioraffinerie.