Marqueurs neurophysiologiques de la fonctionnalité du cortex temporal mésial dans l'épilepsie pharmaco-résistante
Auteur / Autrice : | Daniela Oliveira de andrade |
Direction : | Agnès Trebuchon da-fonseca, Fabrice Bartolomei |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INS - Institut de Neurosciences des Systèmes |
Equipe de recherche : INS - E2 - Dynamique des Processus Cognitifs | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Felician |
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Trebuchon da-fonseca, Sylvain Rheims, Martine Gavaret | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvain Rheims, Martine Gavaret |
Mots clés
Résumé
Le pronostic de la chirurgie dans l'épilepsie temporo-mésiale dépend de la résection complète de la zone épileptogène (ZE), uniquement possible lorsqu'elle s'organise de manière unilatérale, et qu'il existe une compensation possible sur le plan fonctionnel des structures controlatérales. Dans cette thèse, l'objectif était d'étudier si les potentiels évoqués liés à l'événement (ERPs) et l'analyse spectrale du signal hippocampique pouvaient contribuer à l'analyse fonctionnelle des structures temporales mésiales chez les patients épileptiques. Deux principaux générateurs d'ERPs au sein des structures temporo-mésiales ont été décrits : l'hippocampe pour la MTL-P300, P600 et LNC, et le cortex rhinal pour la AMTL-N400. L'absence d'ERPs, l'amplitude et la modulation (l'effet de répétition des ERPs) de ceux-ci, ainsi que la quantification de la puissance spectrale hippocampique, ont été décrits comme des outils précis pour déterminer le caractère épileptogène et la fonctionnalité des régions mésiotemporales. Dans cette thèse, nous avons réalisé deux revues systématiques et une revue de la littérature. En outre, deux études originales ont été réalisées en analysant les données d'une cohorte rétrospective de 81 patients. Dans notre première étude originale, nous avons constaté que l'absence de la MTL-P300 était significativement corrélée à la participation de l'hippocampe dans la ZE. En utilisant une courbe ROC, il a été révélé qu'une amplitude de la MTL-P300 inférieure à -46 µV avait une spécificité de 93,3% pour détecter l'EZ. En revanche, la MTL-P300 ne s'est pas révélée être un marqueur utile pour analyser l'implication de l'hippocampe controlatéral à la ZE. Dans la période préopératoire, une corrélation positive a été observée entre l'amplitude du MTL-P300 de l'hippocampe gauche et les performances au test de mémoire verbale. Notre deuxième étude originale a mis en évidence une corrélation positive entre l'amplitude de la réponse MTL-P300 de chaque hippocampe et la puissance spectrale de l'activité gamma. La puissance des différentes bandes de fréquences delta, beta, gamma étaient significativement plus faibles dans les hippocampes inclus dans la ZE par rapport à ceux non impliqués. Nos résultats ont montré que les hippocampes épileptogènes sans sclérose hippocampique avaient également une puissance plus faible que les hippocampes normaux, cette différence étant statistiquement significative dans la bande gamma. Nous avons montré que cette réduction était plus marquée dans les hippocampes avec une réponse MTL-P300 absente. Ensemble, nos études ajoutent des connaissances pertinentes sur l'applicabilité de l'enregistrement MTL-P300 ainsi que de l'estimation de la puissance gamma pour latéraliser la zone épileptogène et étudier la fonctionnalité des structures temporales mésiales.