Oscar Wilde, ou l'esthète-objet : étude de la réception satirique de l'esthétisme wildien, 1880-1900
Auteur / Autrice : | Doriane Nemes |
Direction : | Nathalie Colle, Xavier Giudicelli |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations |
Date : | Inscription en doctorat le 25/08/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | HNFB - Humanités Nouvelles-Fernand Braudel |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDEA - Interdisciplinarité Dans les Etudes Anglophones |
Mots clés
Résumé
Jongleur de masques tant dans sa vie que dans son uvre, Oscar Wilde fut continuellement qualifié de « poseur » par ses détracteurs victoriens attitude qui lui fut reprochée à de nombreuses reprises, notamment lors des procès qui entraînèrent sa condamnation pour « outrage aux murs ». Esthète et dandy, Wilde fut souvent la cible de satires tournant ses poses en dérision. Le but de cette étude est de démontrer, à la lumière de l'analyse d'un large corpus visuel, textuel et matériel regroupant romans, articles de presse, caricatures et objets décoratifs, que, loin de constituer une simple attaque contre les compromissions de Wilde avec la société de consommation et la place centrale qu'il accordait à certains objets (comme sa célèbre porcelaine bleue), la satire de l'esthétisme wildien eut pour conséquence la réification de l'auteur, réduit à quelques bons mots et à certains éléments-clés de la culture visuelle liée au mouvement esthétique. Il s'agira d'étudier la façon dont la réification de Wilde permit à ses détracteurs de se construire en opposition à lui, ainsi que la manière dont la satire contribua paradoxalement à la visibilité de l'auteur. De telles représentations firent de Wilde un symbole des excès de la société, mais également une célébrité et, partant, un véritable objet de consommation dénué de toute humanité, lui conférant le même statut que les objets occupant une place centrale dans son uvre. Wilde lui-même « commercialisait » sa personnalité, faisant de celle-ci une « marque » avant l'heure, dont il se plaisait à faire la publicité. À la croisée des études matérielles, des études visuelles et des études littéraires, cette thèse visera à démontrer que la marchandisation de l'esthétisme wildien relève de la notion de paradoxe, centrale dans l'uvre de Wilde. L'analyse de ce phénomène permettra de jeter un nouveau regard sur la fin de siècle au Royaume-Uni et sur le consumérisme naissant que Wilde rejette et embrasse dans un même mouvement.