La copie peinte en Europe au XIXème siècle
Auteur / Autrice : | Agathe Arrighi |
Direction : | Barthélémy Jobert |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Histoire de l'art et archéologie |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre André Chastel |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La copie peinte représente une réalité majeure de la création artistique : de la formation et de l'activité des peintres à la diffusion et la connaissance des uvres, aussi bien anciennes que contemporaines. Une copie est une uvre réalisée d'après, donc dans le but de reproduire un modèle connu et identifié. L'objet de cette thèse est d'explorer le phénomène de la copie peinte au XIXème siècle dans les musées à partir d'exemples et de collections ciblées. La chronologie s'étendrait de la période révolutionnaire (qui marque le passage du système des académies à celui d'École des beaux-arts) à 1873, année de création du musée européens des copies par Charles Blanc (apogée de la reconnaissance institutionnelle de la copie). Il s'agit de s'intéresser à la copie de manière concrète, dans les institutions muséales et pédagogiques, donc à partir des uvres : leur appréciation, leur production et leur utilisation au XIXème siècle. Nous voudrions démontrer que la copie a été valorisée au XIXème siècle. L'enjeu est de mieux comprendre la place de la copie dans les collections du XIXème. Comment et pourquoi ont-elles été acquises et produites ? Qui étaient les artistes copiés ? Qui étaient les copistes ? Notre corpus comprendra à la fois les copies assumées comme telles mais aussi celles qui ont connues des évolutions d'attribution. Nous analyserons le rapport hiérarchisé entre copies et originaux. Seront prises en compte à la fois les copies réalisées au XIXème siècle mais aussi les plus anciennes, présentes dans les collections au XIXème siècle. Concernant le processus de recherche, une étude préliminaire permettra de déterminer une liste d'institutions représentatives et un recensement des copies de ces collections. En France, seront considérés les musées, importants dans leur province et/ou liés à des institutions d'enseignements (musées de provinces : Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse dans le sud et Rennes, Rouen, Lille, Caen, Quimper, Strasbourg pour le nord). Cette étude couvrira aussi les grands musées nationaux : Paris avec les collections de copies du Louvre, de Versailles mais aussi des grands musées européens. De fait, l'institutionnalisation des copies n'est pas exclusivement française comme on peut le voir avec le Victoria and Albert Museum à Londres ou bien le Neues museum à Berlin, où copies et originaux sont exposées ensemble au XIXème. Les musées liés à des Instituts d'enseignement et École des Beaux-arts à Paris, Rome avec la Villa Médicis, mais aussi Londres avec la Royal Academy of Arts ou encore Berlin avec l'Académie royale prussienne des arts seront également examinés : cela permettra d'aborder la fonction pédagogique de la copie et son utilisation. Cet usage est en effet double : l'exercice de copier mais aussi l'usage des uvres copiées comme médiums pédagogiques. Il serait aussi intéressant d'étudier les ateliers indépendants. La première étape de ce travail s'effectuera sur le terrain, dans les différentes institutions. En parallèle un travail sur les sources sera conduit (archives, inventaires, catalogues raisonnés du XIXème et contemporains). Les catalogues de ventes et d'expositions temporaires seront aussi à analyser, ces sources nous permettant de comprendre comment étaient perçues les copies à l'époque et d'avoir une vision élargie aux collections privées et à la demande des collectionneurs. L'acquisition de copies répondaient souvent à une volonté de constituer les collections les plus complètes possibles, quand les originaux sont impossibles à acquérir. Et de nombreuses collections privées ont ensuite été léguées à des musées et institutions publiques. La prise en compte de ces différentes collections, et notamment des trois grands pôles que sont Paris, Londres et Berlin, nous permettra de mettre en lumière à travers une étude comparative les similitudes et les différences dans la perception et l'utilisation de la copie au XIXème siècle en Europe.