Thèse en cours

Innovations combinatoires et pratiques discursives émergentes : éclairages à partir du domaine de l'écologie

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Auteur / Autrice : Anaëlle Gonçalves
Direction : Valentina Bisconti
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du langage linguistique
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
Etablissement(s) : Amiens
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des relations et contacts linguistiques et littéraires (Amiens ; 2008-....)

Résumé

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L'exercice de la parole ne consiste pas seulement dans l'agencement d'unités monolexicales en accord avec les restrictions morphosyntaxiques et sémantiques d'une langue donnée. Parmi les unités lexicales que les locuteurs peuvent sélectionner, il existe toute une série de séquences polylexicales préformées, plus ou moins contraintes et soustraites au principe de la compositionnalité. Celles-ci viennent à l'esprit spontanément et représentent des fragments de discours plus ou moins stabilisés en langue. Les critères pour isoler et définir ces séquences varient en fonction du cadre théorique adopté (unités phraséologiques, figements, collocations, combinaisons, constructions, idioms, formulaic speech, etc.) : dans tous les cas, elles représentent un éventail d'objets linguistiques nécessitant une variété de distinctions. Une exigence commune à toutes les approches se fait jour alors quant à la nécessité de considérer ce phénomène comme une question de continuum de degrés (cfr. Legallois & Tutin 2013), de nature à la fois synchronique et diachronique. La recherche lexicologique a produit de la connaissance en la matière et s'est renforcée grâce à l'apport de toute une série de domaines (linguistique de corpus, TAL, analyse du discours, pragmatique, psycholinguistique). Toutefois les solutions envisagées ne paraissent pas encore satisfaisantes à la fois pour capter l'ensemble d'objets que le phénomène recouvre et pour faire des hypothèses générales sur le fonctionnement du langage, mais également en termes d'application lexicographique et de discrimination entre construction et idiomaticité. Cet ensemble d'objets relève un intérêt théorique majeur quant à la saisie de la compétence lexicale, aux mécanismes de catégorisation et de créativité linguistique ainsi qu'aux modalités de construction de la signification. L'étude paraît également digne d'une enquête historiographique pour récupérer la mémoire du problème à la fois dans le cadre des théories linguistiques et du traitement qui en est offert, tant bien que mal, par les dictionnaires anciens et modernes. La linguistique de corpus actuelle offre, quant à elle, des méthodes de collecte de données capables de renseigner sur l'impact quantitatif de ces formations en lien avec les diverses typologies de textes et de discours. Ce projet de thèse entend contribuer à un foisonnant débat en cours (Gross 1996, Mel'cuk 1998, Wray 2002, Fauconnier & Turner 2003, Grossmann & Tutin 2003, Libben & Jarema 2006, Burger et al. 2007, Mejri 2007, Frath 2008, Wray 2018, Tutin 2008 & 2010, Anscombre & Mejri 2011, Bouveret & Legallois 2012, Legallois & Tutin 2013, Simone & Piunno 2017, Legallois & Patard 2017). L'interrogation sur la notion de figement et sur l'ensemble d'objets que celle-ci recouvre devrait permettre entre autres une représentation plus adéquate de la signification lexicale et des classes du lexique, ainsi qu'une amélioration des outils de description (conception de dictionnaires combinatoires).