Transferts de polluants atmosphériques en vallée alpine : étude chimique et météorologique
| Auteur / Autrice : | Pierre Couëtoux |
| Direction : | Chantal Staquet, Christine Piot |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Sciences de la Terre et de l'Environnement |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
| Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la Terre de l'Environnement et des Planètes |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Ecoulements Géophysiques et Industriels |
Mots clés
Résumé
La pollution atmosphérique, notamment aux particules fines (PM), a été identifiée comme une source majeure de décès dans le monde. Trois facteurs en contrôlent le niveau : les émissions des polluants, leur transport par le vent et la réactivité des espèces chimiques impliquées. La vallée de l'Arve en Haute-Savoie est particulièrement sujette à ces épisodes de pollution. Sa topographie encaissée induit un faible transport des espèces émises en fond de vallée lesquelles s'accumulent localement. Ces espèces sont de multiples origines, à la fois économiques et associées au chauffage individuel, majoritairement de type poêles à bois. L'ensemble de ces activités sont émettrices de différentes espèces chimiques (PM, oxydes d'azote, ozone, ). De ce fait, les niveaux de pollution mesurés dans la vallée par l'agence de surveillance de la qualité de l'air de la région Auvergne Rhône-Alpes (ATMO AuRA) dépasse régulièrement les seuils recommandés par l'Union Européenne. Le réseau réglementaire de mesures de la qualité de l'air d'ATMO AuRA en vallée de l'Arve comprend, à ce jour, trois stations de fond de vallée. Cependant ces stations, de même que l'extrapolation de la qualité de l'air aux autres territoires de la vallée, ne permettent pas de rendre compte de la diversité des influences météorologiques et des sources ponctuelles ; en conséquence la qualité de l'air au-dessus de la vallée et le long des pentes n'est pas connue. Une préoccupation sociétale est apparue récemment, relative à l'état de pureté supposée de l'air en altitude. Une connaissance de base des vents de pente permet déjà d'apporter un élément de réponse : le long des pentes sud, la chaleur du sol est évacuée par des mouvements d'air ascendants qui transportent l'air le long des pentes depuis le bas de la vallée. Si le fond de vallée est pollué, l'air le long de ces pentes sud, très favorables au logement, le sera également. L'air au-dessus du fond de vallée peut donc être pollué, ce dont aucune mesure ne rend actuellement compte. L'objet du travail de thèse est de déterminer et comprendre la distribution des niveaux de pollution observés en vallée de l'Arve en moyenne et haute altitude à différentes périodes de l'année, par une étude conjointe de la physique et de la chimie de l'atmosphère. Du point de vue de la chimie, l'objectif est de déterminer les transferts de polluants entre basse et haute vallée et entre haute vallée et moyenne/haute altitude. Des mesures en continu des principaux polluants (particules fines et gaz) seront effectuées par des capteurs innovants développés au laboratoire EDYTEM à Chambéry. Ces capteurs, répartis en de multiples sites entre le fond de la vallée de l'Arve et la haute altitude, permettront une caractérisation à fine échelle des processus physico-chimiques. En parallèle, sur les mêmes sites, des systèmes de collecte des dépôts atmosphériques totaux seront déployés afin de réaliser une caractérisation chimique de ces dépôts par des analyses de traceurs et indicateurs des sources d'émissions de polluants. A cette analyse chimique in situ sera associée une étude de la circulation atmosphérique dans la vallée, depuis le fond de vallée jusqu'aux sommets, afin de déterminer (i) les vents dominants en fonction de la circulation atmosphérique à grande échelle et (ii) le transport des polluants en résultant en tenant compte de leur réactivité chimique. Cette étude reposera sur une modélisation numérique couplant dynamique de l'atmosphère et chimie-transport des principaux polluants, en tenant de leurs sources d'émission (en fond de vallée et extérieures à la vallée). Un lien quantitatif avec la chimie des polluants sera réalisé en comparant les concentrations des polluants calculées numériquement avec celles mesurées in situ pour des épisodes donnés (par exemple associés à un phénomène d'inversion hivernal). D'autre part, des capteurs pourront être déployés aux lieux d'accumulation des polluants prédits par le modèle.