Thèse en cours

Métabolisme mitochondrial et protéosynthèse dans le muscle squelettique

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Auteur / Autrice : Frédéric Simon
Direction : Vincent Ollendorff
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé (Montpellier ; Ecole Doctorale ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DMEM - Dynamique du Muscle et Métabolisme

Résumé

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Le maintien et la croissance du tissu musculaire requièrent un contrôle aigu de la balance protéique qui résulte d'un équilibre dynamique entre les voies de synthèse protéique et celles de la protéolyse, toutes deux couteuses en énergie pour l'organisme. Ainsi la protéosynthèse représente à elle seule une consommation estimée à près de 50% de l'ATP cellulaire produit ce qui implique l'existence de mécanisme de contrôle efficace de ce processus cellulaire afin de limiter les risques de stress énergétique tissulaire. Au sein du muscle squelettique, les mitochondries et la voie de la glycolyse sont les principaux pourvoyeurs d'ATP. Les mitochondries jouent également un rôle important dans les adaptations métaboliques à court et long termes en réponse à divers stimuli tel que l'activité physique. Cependant ces organites ne fonctionnent pas indépendamment et forment des contacts privilégiés plus ou moins étendus avec d'autres composantes cellulaires comme le réticulum endoplasmique (RE). Ces zones d'interactions transitoires et dynamiques appelées MAMs (mitochondria-associated membranes) permettent d'échanger des composés (calcium, phospolipides…) et de réguler mutuellement les fonctions mitochondriales (fission/fusion/mitophagie) et du RE, et en conséquence contribuent à la plasticité métabolique du tissu musculaire (Rieusset J 2018). Dans le foie, le cœur et le cerveau la dynamique des MAM (formation/inhibition) joue également sur l'homéostasie tissulaire et des perturbations des MAMs ont été observés dans de nombreuses pathologies affectant ces organes (Beaulant et al 2022 ; Thoudam et al 2023, Dia et al 2020). De façon intéressante, moduler l'étendue des MAM entraine des améliorations des fonctions mitochondriales, du turn-over mitochondrial et de l'homéostasie tissulaire ce qui illustre le potentiel de cette approche pour des interventions thérapeutiques. Nos travaux chez la souris (Britto et al. 2018) indiquent de plus que les MAMs constituent un carrefour important pour la balance protéique au sein du muscle squelettique. En effet, en situation de stress énergétique nous observons une réduction de la respiration mitochondriale et des points de contacts mitochondries/RE associée à une baisse de la synthèse protéique dépendante de la voie Akt/mTOR. Par ailleurs, nous avons aussi montré qu'un exercice aigu entraine une réduction rapide du nombre de MAMs et de la synthèse protéique dans des muscles de typologie variée (Merle et al 2019). Notre hypothèse est que cette modulation des MAMs permet au muscle squelettique de répondre à des challenges énergétiques pour préserver les niveaux d'ATP, limiter le stress énergétique et assurer le maintien de la masse musculaire. Néanmoins, les mécanismes contrôlant la dynamique des MAMS et le dialogue entre respiration mitochondriale et synthèse protéique dans le muscle squelettique restent encore mal compris. Dans ce programme de thèse nous proposons donc une caractérisation approfondie des mécanismes en jeu à travers 2 volets d'investigations: Le premier volet physiologique chez la souris se focalisera sur les relations fonctionnelles du trio mitochondries/ synthèse protéique et MAMs dans des muscles squelettique de typologie différentes (oxydatif versus glycolytique) en réponse à des situations connues pour moduler les fonctions mitochondriales et/ou la synthèse protéique (sédentarité, exercice aigu ou chronique). L'autre volet, plus mécanistique, visera à caractériser les relations entre mitochondries/protéosynthèse et MAM dans des cultures de cellules musculaires humaines et murines in vitro. A noter que ces modèles cellulaires seront cultivés dans des milieux définis pour se rapprocher de la composition du milieu circulant et réduire ainsi les biais métaboliques. Les analyses mêleront, signalisation, histologie, imagerie des muscles et des MAMs, métabolisme énergétique et respiration mitochondriale, biochimie, protéosynthèse et OMICS (métabolomique et RNA seq).