Fonctionnement hydrologique, géochimique et isotopique des lacs volcaniques de l'Adamaoua (Nord-Cameroun)
Auteur / Autrice : | Souleyman Abba |
Direction : | Bruno Hamelin, Pierre Deschamps |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'environnement: Géosciences |
Date : | Soutenance en 2023 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de l'Environnement (Aix-en-Provence ; 1996-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEREGE - Centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement |
Jury : | Président / Présidente : Anne Alexandre |
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Hamelin, Christelle Marlin, Pierre Deschamps, Jérôme Gaillardet, Didier Jezequel, Christophe Peugeot, Julio Goncalves | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christelle Marlin, Jérôme Gaillardet |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La ligne Volcanique du Cameroun (LVC) abrite de nombreux lacs volcaniques dont les processus internes et le fonctionnement restent pour la plupart peu documentés. Cette thèse se propose alors de caractériser le fonctionnement hydrologique de 5 de ces lacs (Mbalang, Tabere, Tizon, Gegouba et Baledjam), localisés au Nord de la LVC sur le plateau volcanique de lAdamaoua en couplant lhydrologie classique aux approches géochimiques et isotopiques. Cette investigation est en effet essentielle à la calibration des proxys paléo-environnementaux et aussi à létude de ces lacs comme sentinelles de la variabilité climatique. Le suivi horaire du niveau du lac Mbalang initié depuis décembre 2017 et les mesures de précipitations et de lévaporation davril à octobre 2021 ont permis détablir un bilan hydrologique préliminaire mensuel. En dépit de ses larges incertitudes, ce bilan met en évidence lexistence des pertes deau autres que lévaporation et le débordement en saison des pluies. Très variable dun mois à lautre, la moyenne annuelle de ce flux est de lordre de 44% des précipitations. Préalablement à un calcul de bilan hydrologique des lacs par une approche chimique ou isotopique, la caractérisation des colonnes deau des lacs investigués révèle une structure thermique typique de celle des lacs monomictiques à lexception du moins profond (Baledjam) qui se révèle polymictique. Bien que soumis aux mêmes conditions climatiques, ces lacs présentent des signatures chimique et isotopique différentes traduisant des fonctionnements hydrologiques différents. A partir des différences de compositions en isotopes stables de leau (18O) et en chlorures (Cl-), le couplage des traceurs isotopique et chimique a été réexaminé. Il a en effet été testé si les deux traceurs qui dans une première approche donnent des résultats différents peuvent conduire aux mêmes estimations du bilan hydrologique. Y parvenir requiert alors dans un modèle à une boîte la considération de valeurs inhabituelles des paramètres du modèle classique de Craig et Gordon tel que le paramètre n.θ dans lestimation de la composition du flux évaporatoire. Alternativement, les apports deau au lac à partir du bassin versant doivent être pris en compte dans le bilan. De cette combinaison de différents traceurs, il ressort que lévaporation représentant entre 50% et 90% des apports deau constitue le principal terme de pertes deau des lacs de lAdamaoua. Lanalyse de la composition en 36Cl des lacs de lAdamaoua met en évidence une signature thermonucléaire du 36Cl des eaux des lacs ayant permis de tester une approche isotopique destimation du temps de résidence des eaux dans les lacs. A partir de la composition isotopique mesurée et du modèle de lhistorique des flux de 36Cl pour la région de lAdamaoua établi par dautres auteurs, un modèle de lévolution temporelle du pic thermonucléaire dans les lacs a été établi. Alors que la concentration en chlorure est déduite du bilan évaporatoire, lexpression du rapport 36Cl/Cl, fonction du temps de renouvellement de leau permet par essai-erreur dévaluer ce dernier. Les temps de résidence de leau obtenus par cette méthode (1.5 an à 6.5ans) sont toutefois inférieurs à ceux déduits des flux deau à travers les lacs (4.5 ans à 21.6 ans). Une hypothèse pouvant expliquer le désaccord entre les deux méthodes serait un comportement non conservatif du chlore qui entraine un découplage entre le Cl et le 36Cl.