La gouvernance d'entreprise durable
Auteur / Autrice : | Marie Thivet |
Direction : | Irina Parachkevova |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit et Sciences Politiques, Économiques et de Gestion |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GREDEG - Groupe de Recherche en Droit, Economie et Gestion |
Mots clés
Résumé
La nécessité d'une réflexion juridique sur la gouvernance d'entreprise durable apparaît à l'aune des métamorphoses contemporaines du droit de l'entreprise face aux défis environnementaux et sociaux du XXIème siècle. Traditionnellement tourné vers l'intérêt des actionnaires, le cadre juridique de la gouvernance d'entreprise tend de plus en plus aujourd'hui à servir un intérêt social élargi à des considérations non-financières. Suivant une tendance globale, et non seulement locale, les législateurs français et européen ont adopté une série de réformes faisant de la gouvernance d'entreprise l'un des relais permettant de pallier les limites des politiques publiques traditionnelles dans la protection de l'environnement, des droits humains et du climat. Désormais, le droit de l'entreprise assigne directement à l'entreprise particulièrement à l'entreprise sociétaire des objectifs d'intérêt général, les dirigeants étant chargés de leur mise en uvre effective. Cependant, si la gouvernance d'entreprise se trouve de la sorte renouvelée dans ses finalités, son organisation juridique n'a pas encore fait l'objet d'une adaptation substantielle. La présente étude propose une évaluation des transformations actuelles du cadre normatif de la gouvernance d'entreprise durable, dans le but de proposer, au besoin, des pistes d'amélioration. Pour l'heure, en effet, ce nouveau modèle de gouvernance paraît se superposer de manière superficielle au modèle traditionnel, dont l'organisation juridique demeure pratiquement inchangée. Les textes n'imposent ni des mécanismes délibératifs et décisionnels ni un dialogue actionnarial pensés spécifiquement pour la durabilité. Alors qu'elles semblent au cur de cette nouvelle gouvernance, les parties prenantes de l'entreprise peinent en outre à trouver un rôle précis dans l'élaboration et le contrôle des stratégies durables. En somme, une place prépondérante est laissée à l'autorégulation managériale. Ce sous-encadrement légal expose alors le modèle de gouvernance d'entreprise durable aux risques d'échec et d'instrumentalisation. Or, bien plus complexe et pluraliste que la gouvernance traditionnelle, la gouvernance d'entreprise durable paraît impliquer une refondation profonde du cadre normatif, en phase avec les défis qu'elle cherche à relever et les réalités économiques de l'entreprise. En définitive, l'objectif de cette étude est de réfléchir à une organisation juridique de la gouvernance d'entreprise durable qui garantirait à terme sa pleine efficacité.