Trois essais sur les petites économies insulaires en développement et l'exploitation minière des grands fonds marins
Auteur / Autrice : | Benjamin Blanc |
Direction : | Vincent Geronimi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, économie, management (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2020-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMI SOURCE - Soutenabilité et Résilience |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Résumé
Ce projet de thèse vise à évaluer les défis et les opportunités de l'exploitation minière des Grands Fonds Marins (GFM) par et pour les Petits États Insulaires en Développement (PEID) dans le cadre d'un développement économique soutenable, de la gestion équitable des richesses créées et du positionnement stratégique des PEID sur la scène internationale. Ce changement de paradigme offre une perspective nouvelle sur leur autonomie et leur résilience face aux défis globaux, notamment la dépendance économique et le changement climatique. Les PEID sont souvent définis par leurs vulnérabilités de même que par l'importance des défis associés à leur soutenabilité (Briguglio et al., 2009). Pour autant, ces économies apparaissent souvent résilientes, comme souligné par Briguglio (2003) au travers du paradoxe de Singapour. La question de la transmission de la richesse aux générations futures se pose ainsi dans des conditions particulières ; elle interroge par la composition de la richesse de ces économies, qui peuvent inclure des dimensions culturelles et institutionnelles fortes (Zugravu et al., 2021) mais également par une dimension particulière, qui prend une importance croissante avec les progrès techniques et les besoins de la transition énergétique : l'Océan et ses ressources minérales. En ce sens, Ronny Jumeau (2013) appose à « Small Island Developing State » la dénomination de « Large Ocean States ». Il s'agit en effet d'une richesse potentielle encore inexploitée qui pourrait leur servir de levier pour stimuler leur croissance tout en pour pesant dans les relations internationales. Comme le rappelle Yamazaki (2011), les GFM pourraient être la « clé de leur développement ». Axe 1 : Au-delà de la malédiction des ressources ? Perspectives de l'exploitation minière des GFM pour la richesse et la soutenabilité des PEID Ce premier axe examine la viabilité économique de l'exploitation minière des GFM par et pour les PEID, en se concentrant sur la manière dont ces territoires peuvent tirer profit de ce potentiel de richesses encore inexploité en tenant compte de leur « vulnérabilité » et en surmontant la « malédiction des ressources » - ici sous-marines. L'objectif est de modéliser la rentabilité économique en tenant compte de l'impact environnemental. Les modalités d'intégration de ce potentiel dans la définition de la richesse se fera aussi selon une approche critique (ou étendue) de l'approche en termes de capitaux (Arrow et al., 2012 ; Hamilton et Atkinson, 2006 ; Lange et al., 2018). Axe 2 : Gouvernance et institutions : Modèles de gestion et de répartition des richesses minières marines dans les PEID À partir d'une approche critique des modèles voyageurs de la bonne gestion des ressources minières (Geronimi et Mainguy, 2020 ; Lahn et Stevens, 2017 ; Rustad et al., 2017), et par une approche économétrique, l'objectif est de développer des modèles qui non seulement maximiseraient les retombées économiques de ces activités, mais qui garantiraient également que ces retombées soient distribuées de manière équitable au sein des sociétés insulaires. Les modèles de répartition fiscale développés par le CERDI /FERDI ou le FMI seront adaptés aux spécificités macroéconomiques des PEID afin de tester les impacts potentiels d'une mise en exploitation des grands fonds marins (FMI, 2012 ; Laporte et al., 2018 Bertram et Poirine, 2007). Axe 3 : GFM et PEID : Le positionnement stratégique des PEID dans le nouvel échiquier énergétique mondial Le troisième axe explore comment les richesses minières sous-marines exploitées par les PEID impacteront les marchés (énergie, industrie, finance) et comment les PEID pourront se positionner stratégiquement en tant qu'acteurs clés dans la transition énergétique mondiale, grâce au levier des ressources minérales critiques des GFM. Nous pourrons nous appuyer sur les travaux de Patrice Christmann et du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) sur la criticité des métaux.