AVOCATS, REVOLUTION FRANCAISE ET ROMANITE
Auteur / Autrice : | Christophe Hermouet |
Direction : | Philippe Sturmel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 19/11/2019 |
Etablissement(s) : | La Rochelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Euclide (La Rochelle ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Droit et Management LITHORAL |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les travaux de recherche et d'étude ont débuté en octobre 2019. Ils ont méthodiquement été orientés dans cinq directions : - 1- la constitution progressive d'un socle de connaissances juridiques et historiques sur les trois notions composant le sujet à traiter et l'exploitation approfondie des données bibliographiques recensées ; - 2- une remise à niveau en langue latine pour lire et analyser les documents à traiter et une initiation au grec ancien ; - 3- le dépouillement des fonds d'archives accessibles concernant les avocats et leurs rôles pendant la période révolutionnaire ; - 4- le traitement des données d'archives sourcées et leur classification selon leur intérêt et leur lien avec le sujet de thèse ; - 5- la rédaction d'un fichier de synthèses -à caractère évolutif- des données accumulées afin de mettre en exergue une problématique solide, ses enjeux, et structurer un plan. De manière systématique, dans le but affiché d'éviter un éparpillement des axes de recherche, la méthode retenue a consisté à s'imposer des frontières hermétiques. Le travail engagé ne consiste pas, sous prétexte de traiter le cas particulier des avocats, à se positionner sur le rôle de la Révolution française dans le récit national, à jauger son universalisme, ni à évaluer ses apports positifs ou négatifs, ou encore son caractère inévitable ou regrettable, ce que nombre de débats à caractère historique ou politique se complaisent indéfiniment à entretenir sans du reste susciter d'apaisement entre les différentes écoles de pensées en présence. Les recherches engagées se limitent à détecter des marqueurs de différenciation ou de convergence entre le monde antique et celui de la période révolutionnaire, au travers de l'activité des auxiliaires de justice que n'ont cessé d'être les avocats, qui bien qu'ayant perdu leur titre, leur statut professionnel et leurs Ordres en septembre 1790, demeurèrent des acteurs incontournables de la pratique judiciaire et de l'engagement politique. En filigrane, est priorisée la mise en exergue du référentiel à l'Antiquité tel qu'il est maîtrisé par les avocats, durant les soubresauts révolutionnaires. La profession s'intitule désormais elle- même « hommes de lois » et se découvre à plaider non plus devant des juges-officiers du Roi ou des Seigneurs mais devant des juges élus de la Nation, « organes de la Loi ». L'attention est donc focalisée sur l'usage que font les avocats, pendant la Révolution française, de leur connaissance de l'Antiquité, de ses murs, de son personnel politique ou judiciaire et de ses pratiques, de son histoire ou de son droit. Cette recherche suscite d'autant plus la curiosité qu'elle se concentre sur une époque où le plus grand nombre s'accorde à penser que « le monde ancien devait mourir ». Ce mouvement de recherches conduit à évaluer l'influence de l'antiquité gréco-romaine sur la pratique et le discours des avocats sur la période 1789-1799. Les avocats sont-ils prolixes en références antiques ? Dans quelles circonstances recourent-ils à ce référentiel ? Dans quelles occasions sont-ils totalement taiseux à ce sujet ? Les avocats ont-ils inventé un référentiel à l'Antiquité qui leur serait propre en fonction de leurs intérêts ? Quel est l'impact de ce dernier sur le reste de la société et sur les grands évènements de la période étudiée, notamment lors des procès très médiatisés du Roi et de son épouse ? L'invocation de l'Antiquité par les avocats a-t-elle influé sur le cours de la Révolution ? Sur l'évolution des régimes qui se sont succédés, outre la transformation des institutions et des procédures ? La difficulté immédiatement rencontrée est de gérer l'éparpillement des sources. L'ampleur de la tâche a été rapidement mesurée. Des dizaines de milliers de pages doivent méthodiquement être lues pour ne tamiser que des allusions, parfois sibyllines, des citations du reste plus ou moins éloquentes.