Thèse en cours

Effets toxiques des micro- et nanoplastiques, en combinaison avec des polluants métalliques, sur des modèles d'organoïdes intestinaux

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Lucie Breuillé
Direction : Marie CarrièreThierry Douki
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie cellulaire
Date : Inscription en doctorat le 02/10/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Systèmes Moléculaires et Nano Matériaux pour l'Énergie et la Santé

Résumé

FR  |  
EN

Du fait de leurs propriétés attractives et de leur faible coût, les plastiques sont utilisés dans la plupart des produits de la vie courante. S'ils ne sont pas correctement collectés et/ou recyclés en fin de vie, ces produits deviennent des déchets persistants du fait de la faible dégradabilité des polymères les plus couramment utilisés à l'heure actuelle. Ces déchets s'accumulent dans tous les compartiments des écosystèmes, générant une pollution macroscopique, visible notamment sous la forme de gyres, aussi appelés continents de plastiques, flottant au sein des océans. Au contact des écosystèmes, ils adsorbent potentiellement à leur surface d'autres polluants. Sous l'effet du rayonnement UV et de contraintes mécaniques, chimiques, thermiques et biologiques, ces déchets plastiques se fragmentent en particules de plus petite taille, appelées les micro- et nanoplastiques (MNPs) qui, elles, ne sont pas visibles à l'œil nu, mais présentent une surface spécifique bien plus importante, conduisant à l'adsorption d'une quantité accrue de polluants environnementaux. Les effets de ces déchets sur l'Homme sont encore peu connus. L'Homme y est exposé notamment via l'ingestion d'aliments ou de boissons contaminées, pouvant causer des effets toxiques sur la sphère oro-gastrointestinale. En étant ingérés, ces MNPs entrainent avec eux les polluants qu'ils portent à leur surface, pouvant créer un effet toxique synergique car cette vectorisation conduit les polluants à s'accumuler dans les organismes et les cellules par des voies différentes de celles employées par les contaminants lorsqu'ils sont isolés. Les objectifs de ce projet de thèse sont d'évaluer les effets toxiques de micro- et nanoplastiques (MNPs) sur des modèles intestinaux humains et murins avancés, i.e., des cultures primaires de colon de souris et des organoïdes intestinaux murins et/ou humains, seuls ou en co-exposition avec des polluants environnementaux métalliques, afin d'évaluer si ces modèles complexes reproduisent mieux les effets toxiques observés in vivo que les modèles simples utilisés jusqu'à présent et de caractériser les effets toxiques des MNPs et de ces co-expositions, ainsi que les mécanismes menant à de tels effets. Les expositions aux MNPs seront réalisées soit après inversion de la polarité des organoïdes, soit par microinjection dans la lumière de l'organoïde. Lorsque ces modèles cellulaires seront prêts, ils seront exposés à des micro- et nanoparticules de PLA et de PET, ces deux plastiques étant parmi ceux auxquels l'Homme est le plus exposé par ingestion. Pour se placer dans des conditions réalistes, ces expositions seront faites à l'aide de particules vierges, brutes de synthèse, mais aussi avec des particules vieillies dans des conditions réalistes. Les modifications physico-chimiques des particules dans ces conditions seront caractérisées. Sur les cellules exposées seront identifiés d'éventuels effets cytotoxiques, génotoxiques, inflammatoires, oxydants, ainsi que les effets sur la fonction de barrière de l'épithélium intestinal. Enfin, les effets de co-expositions à des MNPs et à des polluants environnementaux seront évalués, en se focalisant sur des métaux, i.e., le cuivre et/ou le tributyl étain, tous deux étant des polluants omniprésents dans l'environnement et susceptibles de s'accumuler dans les aliments au même titre que les MNPs.